Ce qui semblait être une simple disparition s’est mué en un drame aux allures d’énigme policière. Serigne Issa Touré, un marabout controversé activement recherché par les forces de l’ordre pour des accusations lourdes de détournement de mineurs, d’actes contre-nature et de viols sur ses propres disciples, a été retrouvé mort ce mercredi 23 juillet dans un puits, à plusieurs kilomètres de son dernier lieu de signalement.
La découverte macabre a eu lieu dans le village de Nguendouf, à Bambilor, où son corps en état de décomposition avancée gisait au fond d’un puits. Ce sont ses disciples eux-mêmes — qui n’avaient pas cessé les recherches depuis sa disparition, le 3 juin dernier à Noflaye, à une douzaine de kilomètres de là — qui auraient fait la lugubre découverte. Selon les informations , l’identité du corps a été confirmée comme étant celle du marabout.
Mais ce n’est pas la fin de l’histoire. Bien au contraire, c’est le début d’un épais mystère.
Une disparition trouble, une mort suspecte
Depuis plusieurs semaines, Serigne Issa Touré était dans le viseur de la justice. Accusé par plusieurs jeunes disciples d’abus sexuels, l’homme religieux avait pris la fuite au moment où les langues commençaient à se délier. Une traque discrète avait été engagée par les forces de sécurité, mais sans succès… jusqu’à ce que la mort s’invite dans le scénario.
Comment un homme porté disparu à Noflaye a-t-il pu se retrouver sans vie, au fond d’un puits, à Bambilor ? Le mystère s’épaissit d’autant plus que ses fidèles auraient tenté de procéder à une inhumation discrète, loin des regards et des protocoles judiciaires. Mais leur démarche a été stoppée net par le refus catégorique de l’imam sollicité pour la prière mortuaire. Une décision rare, mais révélatrice du malaise que suscite cette affaire jusque dans les cercles religieux.
Enquête ouverte, autopsie incertaine
Alertées par l’imam et certains membres du village, les autorités ont été saisies. La gendarmerie a immédiatement ouvert une enquête, et le procureur de la République près le tribunal de Rufisque a été informé. Le corps a été transféré vers une structure hospitalière en vue d’une autopsie. Toutefois, l’état avancé de décomposition pourrait sérieusement compromettre l’examen médico-légal, pourtant crucial pour déterminer les causes exactes du décès.
La thèse du suicide est évoquée, mais reste loin de faire l’unanimité. Certains évoquent la possibilité d’un acte désespéré face aux lourdes accusations et à la pression judiciaire. D’autres, en revanche, y voient un possible règlement de comptes ou une mise en scène pour faire taire un témoin gênant. Le flou persiste, et les zones d’ombre abondent.
Un choc pour les fidèles, un signal pour la société
Au-delà du choc suscité dans la communauté mouride et chez ses disciples, cette affaire soulève de profondes questions sur les dérives potentielles au sein de certaines confréries religieuses, souvent protégées par le silence, la crainte ou le respect mal placé. Les accusations portées contre Serigne Issa Touré n’avaient rien d’anodin, et leur gravité mérite que toute la lumière soit faite, malgré le décès du principal mis en cause.
La justice devra désormais démêler le vrai du faux dans cette affaire troublante, tandis que les proches des victimes présumées attendent des réponses — et peut-être, un semblant de justice.
L’onde de choc de cette mort suspecte ne fait que commencer à se propager. Entre vérité judiciaire et secrets bien gardés, le Sénégal tout entier est suspendu à une question désormais centrale : Serigne Issa Touré est-il mort en fuyant la honte… ou a-t-il été réduit au silence ?
Mariata beye pour sunugal 24