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Massacre de Thiaroye : 70 ans après, les zones d’ombres demeurent

 

Il y a 70 ans, l’armée française faisait feu près de Dakar sur des tirailleurs sénégalais réclamant leurs soldes. Alors que certains veulent une réhabilitation de ces soldats, cette histoire longtemps occultée est toujours source de polémiques.

 

Au petit matin du 1er décembre 1944, dans le camp de Thiaroye, près de Dakar, l’armée française réprime dans le sang le mouvement de protestation de  tirailleurs sénégalais (un terme qui désigne des soldats originaires de plusieurs régions de l’Afrique occidentale française)  Alors que ces hommes réclament le paiement de leurs soldes, correspondant à leurs années de captivité par les Allemands en France durant la seconde guerre mondiale, leurs frères d’armes ouvrent le feu, faisant 35 morts.

Soixante-dix ans après, le Conseil représentatif des associations noires

(Cran) a annoncé jeudi 27 novembre avoir lancé deux actions en justice contre l’Etat français pour obtenir “révision et réparation”. Longtemps passé sous silence,  ce massacre suscite toujours de nombreuses interrogations parmi les historiens. Auteur d’une thèse à ce sujet à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), selon Martin Maurre .

Martin Mourre : Les historiens ne sont pas sûrs du déroulement exact des événements. Des tirailleurs sénégalais ont été prisonniers de guerre pendant quatre ans en France à partir de 1940. Après la libération, l’armée les fait rentrer à Dakar en novembre 1944. Ils doivent alors toucher leurs soldes, le salaire pour les militaires. L’armée française doit leur payer ¼ de ce montant à l’embarquement en France et les ¾ restants à l’arrivée  au Sénégal. Ils arrivent le 21 novembre et avant de retourner dans leur pays d’origine, ils sont regroupés à Thiaroye, un camp militaire qui existait depuis la 1ere GM. Ils sont en voie de démobilisation, mais il semble que l’armée n’a pas l’intention de payer les ¾ restants. Il y a un mouvement de protestation de la part des tirailleurs qui refusent de repartir

chez eux. Cela occasionne la visite du général Dagnan le 28 novembre qui leur assure plus ou moins qu’ils seront payés. Mais la veille du 1er décembre, ce général met sur pied une force de répression, dont les automitrailleuses vont tirer le lendemain sur les hommes qui sont regroupés à cet endroit.

 

camou camara

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