La situation judiciaire de Madiambal Diagne, fondateur du journal Le Quotidien, vient de connaître un tournant majeur. Interpol a donné son feu vert à la demande d’arrestation internationale émise par la justice sénégalaise, révèle le journal Libération ce lundi. L’organisation policière internationale, basée à Lyon, a validé l’exécution du mandat d’arrêt émis par le président du Collège des juges d’instruction du Pool Judiciaire Financier (PJF).
Cette décision ouvre la voie à l’arrestation immédiate du journaliste, actuellement localisé en France, et met sa défense sous haute tension. Les avocats de Madiambal Diagne avaient pourtant tenté de désamorcer l’offensive en saisissant la Chambre d’Accusation Financière de la Cour d’Appel de Dakar pour réclamer l’annulation du mandat d’arrêt, invoquant une « violation des droits de la défense ».
Le dossier de Madiambal Diagne s’inscrit dans le cadre d’une vaste enquête financière menée par le PJF. Les charges sont lourdes : association de malfaiteurs, escroquerie sur les deniers publics, blanchiment de capitaux commis par un groupe criminel organisé et complicité.
L’affaire trouve son origine dans les conclusions explosives du rapport de la Cour des comptes de novembre 2020. Ce document avait pointé des transactions financières jugées douteuses impliquant directement une société appartenant au journaliste.
La traque ne s’arrête pas à Madiambal Diagne : l’enquête a déjà frappé son cercle proche. Son épouse, ses deux enfants et un ami ont été interpellés après son départ en France et sont actuellement sous mandat de dépôt, signalant la détermination de la justice à faire toute la lumière sur ce dossier.
La validation du mandat d’arrêt par Interpol place désormais Madiambal Diagne sous la menace d’une arrestation à tout moment, où qu’il se trouve dans les 196 pays membres de l’organisation.