Macky Sall : “Nous devons rester vigilants, le pic est devant nous”

« Au début, il y avait une certaine idée qui voulait faire croire que les Africains ne pouvaient pas être touchés, je pense que tout le monde a compris que c’était un canular », a expliqué Macky Sall, dans un entretien avec France info.

“Nous devons rester vigilants, car le pic est devant nous”, a expliqué mercredi 22 avril sur franceinfo, Macky Sall, le président sénégalais. Le pays fait aussi face à la pandémie de coronavirus. Placé en état d’urgence, le gouvernement a mis en place un couvre-feu de 18h à 6h du matin. “Il y a au Sénégal 442 cas, 253 personnes sorties de l’hôpital, six décès et 182 personnes en traitement”, a-t-il détaillé.

“Tous les cas positifs sont confinés dans les hôtels et tous les malades sont en milieu hospitalier. Au début, il y avait une certaine idée qui voulait faire croire que les Africains ne pouvaient pas être touchés, je pense que tout le monde a compris que c’était un canular”, a-t-il prévenu. “A l’échelle africaine, nous sommes à 24 666 cas et 1 199 décès sur l’ensemble du continent. Beaucoup reste à faire.”


Pour l’instant, il n’est pas question de lever les restrictions de circulation en vigueur au Sénégal ?

Pas du tout. Nous sommes en état d’urgence avec un couvre-feu qui est maintenu de 20h à 6h du matin. Nous avons interdit la circulation entre les régions et

nous avons préconisé depuis lundi dernier le port du masque obligatoire en plus de tous les gestes barrières qui doivent éviter la propagation du virus. Tous les cas positifs sont confinés dans les hôtels et tous les malades sont en milieu hospitalier.

Les Africains tout autant que les autres sont touchés par le Covid-19 et en meurent. Les gens ont vu la gravité du Covid-19, ils font attention et acceptent les restrictions de libertés et de mouvement parce qu’il s’agit de leur santé et coopèrent parfaitement. Il y a au Sénégal 442 cas, 253 personnes sorties de l’hôpital, 6 décès et 182 personnes en traitement. Je suis confiant mais je reste serein, parce que je crois que le pic est devant nous en Afrique. A l’échelle africaine, nous sommes à 24 666 cas et 1 199 décès sur l’ensemble du continent. Nous devons rester vigilants, car le pic est devant nous. Beaucoup reste à faire.

Qu’est-ce que ça signifie quand vous dites que le pic est devant nous. Est-ce que vous attendez une vague dans les jours ou les semaines à venir ?

Ce que je vois dans les jours à venir, c’est que les cas qui nous venaient de l’extérieur sont éteints mais nous voyons qu’il y a une continuité de la contamination au sein de la communauté. Si nous ne prenons pas garde il va de soi que cette contamination peut avoir une progression exponentielle et c’est là que se trouve le risque qu’il y ait une contamination exponentielle alors que nous n’avons pas les moyens sanitaires, les infrastructures. On voit bien que même les grands pays n’ont pas pu tenir devant la vague. Il faut continuer à faire des tests et isoler les personnes pour éviter d’arriver à un niveau où nous ne pourrons plus donner les réponses dans les hôpitaux. Les pays africains doivent poursuivre leurs efforts pour contenir le Covid-19.

Est-ce que vous évoquez cette stratégie avec vos voisins, est-ce que vous dialoguez sur ce sujet avec les autres chefs d’Etat africains ?

Il y a une heure j’ai eu une conférence à l’échelle

du continent avec le président de l’Union africaine et un certain nombre de chefs d’Etats et de membres de bureaux. Nous le faisons quasiment toutes les semaines, que ce soit à l’échelle de l’Union africaine que de celles des communautés économiques régionales comme la CEDEAO. Demain les chefs d’Etat seront en visioconférence. Je l’ai fait avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire mais aussi Emmanuel Macron, que je salue au passage pour son engagement sur la question de la dette notamment.

Vous avez fait le choix de traiter les malades avec la chloroquine qui fait débat en France. Les liens sont forts entre le professeur Raoult et votre pays car il est né à Dakar. Qu’est-ce qui vous a convaincu de l’utilité de cette molécule ?

L’hydroxychloroquine ou la Chloroquine sont bien connus en Afrique car c’est un traitement anti-paludéen qui est répandu en Afrique et dont la tolérance est assez bonne. Cela a été associé avec une autre molécule ici au Sénégal qui est un anti-bactérien, l’azithromycine associé à l’hydroxychloroquine a donné des résultats appréciables au Sénégal où on a un taux de guérison qui dépasse à 62%. Ici les médecins n’ont pas beaucoup hésité car on est dans une urgence.

Je comprends que cela puisse faire débat si on était dans une période normale, mais en pleine crise les médecins doivent guérir les malades et éviter le maximum de décès possible. Je sais que la maladie a montré que l’humanité n’était pas prête, cette maladie nous a surpris. Les solutions qui sont trouvées se font au fil de l’eau et les Etats s’adaptent au fur et à mesure. Ce débat ne se pose pas chez moi d’autant que le professeur Raoult est connu à Dakar, non pas seulement parce que c’est un natif mais aussi parce qu’il a continué à travailler avec nos équipes médicales et que nous avons trouvé des résultats très satisfaisants.

Emedia

camou camara

Recent Posts

La diaspora sénégalaise, acteur clé des élections : vers un futur d’innovation et de prospérité pour le Sénégal (Par Dr Idrissa Doucouré)

Dans un monde en constante mutation, la diaspora sénégalaise se révèle être un vecteur crucial…

5 heures ago

Pratique Mystique dans les tribunaux: un juge cible témoigne

Dans une «Enquête» sur les pratiques mystiques visant les magistrats, pour faire pencher la balance…

7 heures ago

« Ce n’était pas réaliste » : voici pourquoi les autorités sénégalaises auront du mal à tenir cette promesse

Au Sénégal, l’engagement pris par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko lors de leur campagne…

8 heures ago

Birahime Seck de la frome civile interpelle a l’IGE et la cour des comtes sur l’impotence de la parole présidentielle

Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, avait ordonné la publication des rapports d’audit…

9 heures ago

Sénégal : Le Parti Socialiste, à l’heure des grandes retrouvailles

Créé en 1976 à la suite de multiples étapes, le Parti socialiste est ce legs…

9 heures ago