Macky Sall et les «dons» de la France: Les Ressources et la Souveraineté du Sénégal Vendues aux enchères au moins-disant

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Il y a chez le président MackySall une relation pathologique au respect de la parole donnée, à la vérité, à l’indépendance et à la souveraineté de notre cher Sénégal. Chaque jour,ressortent des archives, des éléments matériels qui établissent clairement que Macky Sall renie constamment ses engagements passés, avance des arguments qui s’avèrent contraires à des faits et chiffres facilement vérifiables, et se soumet aux intérêts étrangers.  C’est ainsi que ce « descendant de guerrier »semble vouloir construire une économie coloniale au cœur du Sénégal. Cet article démontre, avec faits et chiffres à l’appui,que le Président Macky Sall conclut l’année 2018 et entame 2019 avec ces mêmes pathologies qui semblent désormais profondément ancrées dans la psyché présidentielle.

Au cours de l’émission « Grand entretien » diffusée sur la RTS le 31 décembre, le journaliste Cheikh Yerim Seck a sollicité du président Macky Sall qu’il éclaircisse l’opinion publique sur l’attribution d’une licence pétrolière et gazière à la société Total dans des conditions considérées comme illégales et contraires aux intérêts du Sénégal. En réponse, Macky Sall déclare ceci : « (…)Nous avons une certaine histoire avec la France qui a toujours fait preuve de soutien et de solidarité envers le Sénégal. Quand j’accédais au pouvoir (en avril 2012) on disait que les salaires risquaient de ne pas être payés ; c’était effectivement le cas. Si la France n’avait pas été à nos côtés avec un appui financier de 150 millions d’euro, la situation aurait été très difficile parce que la SENELEC faisait face à une situation très difficile et j’ai dû y mettre 65 milliards de F CFA et il s’agissait là d’un don de plus de 82 milliards ».

Entendez donc bien que pour le président Macky Sall notre longue histoire avec la France qui a toujours « fait preuve de soutien et de solidarité » n’inclut certainement ni l’esclavage ni la colonisation. Il faut donc se dire que tout un pan de l’histoire n’a jamais existé. Arrêtez donc de penser à nos ancêtres enchaînés, battus, tués, exilés, vendus, exploités par « la France des lumières », la France d’aujourd’hui est trop bonne et trop solidaire envers nous voyons ! Eh oui, d’après Macky Sall la France qui donnait « des desserts aux tirailleurs sénégalais » ne peut être que bonne et douce envers nous.

Ainsi, MackySallne conteste pas qu’il a bradé nos ressources pétrolières et gazières les plus prometteuses à Total alors qu’il y avait de biens meilleurs offres (Total était classée 5eme sur les 6 offres compétitives pour les blocs du Rufisque Offshore Profond). Il s’agit plutôt pour lui de justifier ce bradage par son besoin pressant de reconnaissance à la France pour ce fameux « don solidaire » du gouvernement français, les desserts, et bien d’autres choses. Mais au vu de la relation pathologique que MackySall a avec la vérité, il est permis, et même un devoir, de questionner toutes ses déclarations et ensuite de mener son enquête. C’est ce que nous avons fait.

Nous présentons ci-après les résultats de nos investigationspour répondre à deux questions simples : 1) le Sénégal avait-il besoin d’un appui financier pour « payer des salaires » en avril 2012 lorsque MackySallaccédaità la présidence de la République ? 2) est-ce que la totalité des 150 millions d’euro de la France (environ 98 milliards de F CFA)ou les 82 milliards de F CFA ont été perçus par le trésor public sénégalais, et cette somme est-elle traçable dans le budget ? S’agit-il vraiment d’un « don » ou d’un prêt ?

Nos recherches montrent, sans l’ombre d’un doute qu’entre avril et juin 2012 le Sénégal disposait de ressources propres suffisantes pour payer les salaires des fonctionnaires et faire face à ses autres dépenses (telles que le remboursement de la dette et l’investissement public) et n’avait nullementbesoin d’un appui financier, encore moins venant d’un pays étranger.

Les chiffres officiels du FMI dans son rapport d’Article IV de Novembre 2012 (cf. document 1 ci-dessous, dernière ligne « wages and salaries ») montrent qu’en 2012 les salaires des fonctionnaires s’élevaient à environ 450 milliards de F CFA pour toute l’année, soit 37,5 milliards de FCFA par mois. D’après les mêmes chiffres officiels, le service de la dette s’élevait à 122 milliards de F CFA pour 2012, soit un peu plus de 10 milliards de F CFA en moyenne par mois alors que l’investissement public s’élevait en moyenne à près de 73 milliards de F CFA par mois. Donc l’Etat devait mobiliser près de 120 milliards de F CFA par mois en 2012. Il y a deux faits simples qui montrent que l’Etat avait les ressources suffisantes pour faire face à ses dépenses sans faire appel à un « don » ou un prêt.

Primo, les chiffres officiels du gouvernement publiés par l’Agence Nationale de la Démographie et des Statistiques (dans son bulletin mensuel des statistiques économiques de juin 2012) montrent que les recettes fiscales en avril 2012 s’élevaient à 119,7 milliards de F CFA (cf. document 2ci-dessous, dernière ligne du tableau intitulée « TOTAL RECETTES »), soit donc un montant suffisant non seulement pour payer les salaires du mois d’avril mais également les services de la dette et les autres dépenses de fonctionnement etc.). En fait, il ne manquait à l’Etat que 300 millions de F CFA (120-119,7 milliards)pour faire face à toutes ses dépenses du mois d’avril.

Deuxio, nous montrons que l’Etat avait l’argent liquide nécessaire pour trouver ce reliquat de 300 millions de F CFA très facilement et n’avait même pas besoin de s’endetter sur le marché domestique (ce qu’il pouvait faire) et encore moins de quémander un soi-disant « don » àl’étranger. En effet, les liquidités de l’Etat disponibles à la fin mars 2012 s’élevaient à 417,9 milliardsde F CFA d’après le rapport de l’ANSD (cf. document 3ci-dessous) et étaient composées à hauteur de 2.1 milliards en billets et monnaies, de 153 milliards de dépôts à la banque centrale, de 259,8 milliards de dépôts dans les banques commerciales et de 3 milliards d’obligations cautionnées. D’ailleurs ces liquidités ont baissé de 73.2 milliards à fin avril montrant que l’Etat à bien puisée sur ces réserves pour faire face à ses obligations.

Nos recherches n’ont trouvé aucune trace dans les chiffres officiels du gouvernement et du FMId’un appui budgétaire de 150 millions d’euro (98 milliards de F CFA) ou de 82 milliards de F CFA de la France sous forme de don.

Les documents officiels du Ministère des Finances (rapport sur la situation économique et financière de 2012 et prospectives 2013 de la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques) et du FMI (rapport Article IV de Novembre 2012) font état d’un appui budgétaire en 2012 sous forme de don de seulement 48,1 milliards de F CFA et pas un sou de plus (cf. document 4ci-dessous, ligne intitulée « dons budgétaires »). Si le « don » d’au moins 82 milliards de F CFAdont fait référence le président MackySall ont été reçu en totalité sous forme d’appui au Budget alors le reliquat est introuvable dans les chiffres officiels.

Une autre hypothèse d’investigation possible serait que ces 82 ou 98 milliards ne seraient pas un « don » contrairement à ce qu’a déclaré MackySall mais plutôt un prêt du gouvernement français. Les chiffres officiels font effectivement état en 2012 d’un décaissement d’un montant de 117.9 milliards de FCFA qui inclut un tirage trésorerie France (ADF) qui a été de toute apparence omis (cf. document5ci-dessous).

Voilà donc, les déclarations du présidentMackySall pour justifier sa décision de brader nos ressources pétrolières et gazières à la société Total ne résistent donc pas aux chiffres et aux faits. Elles apparaissent comme desaveux et une tentative de dissimuler les causes profondes de ce qui s’apparente a rien d’autre que la vente au moins-disant de la souveraineté par le présidentMackySall.

Enfin, ce faisant, toutes cette affaire soulève plusieurs questions d’une gestion sombre et peu vertueuse des affaires publiques : 1) qui bénéficie de la demande et de l’octroi d’appui financier étranger alors que leur nécessité n’est pas avérée ? ; 2) quels sont les conditions financières du package financier de 2012 du gouvernement français àMacky Sall nouvellement élu ? 3) quelles sont les conditions non financières de ce package financier ? Incluaient-elles le bradage de nos ressources et l’accès privilégié à tous les grands marchés publics du Sénégal ? Cela mérite les investigations de tous les intellectuels et journalistes sénégalais.

Nous avons montré que la déclaration de Macky Sall selon laquelle il avait trouvé une situation budgétaire tellement difficile que l’Etat ne pouvait assurer le paiement des salaires était contraire aux faits et aux chiffres. En fait c’est le président MackySall qui laissera un pays à sec avec une tension de trésorerie telle que les étudiants orientés par lui-même dans le privé ont été renvoyés à cause des impayés de l’Etat et voient leur éducation en péril, que les restaurants universitaires ferment leur porte et que le système productif est quasiment à l’arrêt.

Cellule Economique République des Valeurs – ReewumNgor

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