Dans la région de Ziguinchor, les forces de sécurité sénégalaises ont mené une vaste opération conjointe ayant permis la saisie spectaculaire de 4 000 tonnes de chanvre indien, d’une valeur estimée à 376 millions de FCFA. Une avancée majeure dans la lutte contre un fléau qui gangrène l’économie et menace la jeunesse, selon les autorités.
Par notre envoyée spéciale à Ziguinchor
C’est un tournant majeur dans la guerre contre le trafic de drogue au Sénégal. Au cours d’une visite officielle ce mardi à la subdivision des Douanes de Ziguinchor, le ministre de l’Intérieur, le général Jean Baptiste Tine, a révélé l’ampleur d’une opération de lutte antidrogue d’envergure. Selon les chiffres annoncés, 4 000 tonnes de chanvre indien ont été saisies dans plusieurs localités de la région, soit l’équivalent de 400 hectares de cultures illicites détruites.
Aux côtés de hauts responsables de l’armée, de la gendarmerie et des douanes, le ministre a salué une coopération interforces exemplaire, fruit d’un effort stratégique coordonné sur le terrain. La drogue saisie est actuellement entreposée sous haute surveillance, en attendant son incinération dans les jours à venir.
Une économie parallèle sous pression
La valeur de cette marchandise prohibée est estimée à 376 millions de francs CFA, un chiffre qui en dit long sur l’importance économique du trafic dans la région. « La culture du chanvre indien détruit la jeunesse et l’économie », a martelé le général Tine lors de son discours, insistant sur l’urgence d’enrayer le phénomène.
La Casamance, région longtemps marquée par un conflit séparatiste et des difficultés socio-économiques persistantes, s’est vue au fil des années transformée en terre d’exploitation du cannabis, souvent cultivé en zones reculées, à l’abri des contrôles. Des réseaux bien organisés profitent de la porosité des frontières et de la fragilité des économies locales pour maintenir leur emprise.
Répression, mais aussi prévention
Si le ministre de l’Intérieur a insisté sur la fermeté dans la répression, il a aussi évoqué la nécessité d’une approche plus globale. Il a appelé à « intensifier les campagnes de sensibilisation » auprès des communautés, notamment les jeunes, premières victimes de la consommation de stupéfiants. Jean Baptiste Tine a également plaidé pour le développement d’alternatives économiques viables, afin d’arracher les cultivateurs à l’engrenage du trafic.
Une lutte à renforcer, un signal à amplifier
Les opérations actuelles constituent l’une des plus importantes saisies jamais enregistrées sur le territoire sénégalais. Elles envoient un signal fort aux trafiquants, mais interrogent aussi sur la durabilité des efforts engagés. Le ministre a exhorté les forces de sécurité à rester mobilisées et à renforcer leur synergie pour anticiper et neutraliser les nouveaux circuits d’acheminement.
Dans une région où les défis sont aussi sociaux qu’économiques, la lutte contre le chanvre indien ne se gagnera pas uniquement à coups de saisies. C’est sur le terrain de l’éducation, de la formation et de l’inclusion que se joue aussi la vraie bataille.
Mariata beye pour sunugal 24
