N’est-il pas temps de s’interroger sur l’efficacité des programmes de développement que l’État du Sénégal a mis en place ces dernières années pour résorber le problème du chômage chronique qui affecte particulièrement la jeunesse ? Nous pensons que la réponse est oui. Cette interrogation n’est ni une offense ni un manque de reconnaissance envers les efforts consentis jusqu’ici par le décideur public pour accompagner la jeunesse, elle est juste une alerte …., une mise en garde car le chômage chronique est une des causes des révoltes populaires qui peut faire basculer le pays dans une situation incontrôlable . Pour appuyer nos dires, on peut prendre le cas de la commune de Tivaoune où on a enregistré 5000 demandes d’emploi au cours de l’année écoulée qui jusqu’à présent n’ont pas eu de suite d’après la municipalité Cette interrogation n’est pas non plus motivée par des stratégies de récupération politique.
Il urge de revoir les programmes que l’État a conçus pour régler le problème de l’emploi des jeunes. Actuellement des structures tels que l’ANPEJ , la DER 3FPT SNOP etc. doivent faire leur auto-critique car les populations ne sentent pas trop leur apport pour faire sortir les jeunes de la précarité.
La population a l’impression que ce sont des structures installées dans le seul but de recaser une clientèle politique. Les financements que ces structures octroient sont souvent arbitraires, ils ne se basent pas sur des critères d’objectivité. Aujourd’hui, le nombre de jeunes diplômés à la recherche d’emploi est énorme , ce stock de diplômés s’accumule d’année en année et au même moment l’État mobilise une manne financière importante pour faire fonctionner une TER qui couvre une distance estimée à moins de 60km et bâtir un stade qui a absorbé plus de 150 milliards franc CFA Evidemment on peut les considérer comme des investissements mais un investissement doit-être réfléchi pour qu’il soit rentable.
Dr Moussa Gueye économiste
et Cheikh Tidiane Son excellence professeur
