Les files d’attente ne diminuent pas au Nigeria où les automobilistes attendent parfois plus de 24 heures avant de remplir leur réservoir, alors que le premier producteur d’or noir d’Afrique traverse une grave crise de pénurie d’essence raffinée.
« Je voulais aller passer Noël en famille dans l’Etat d’Osun (au nord de Lagos), mais j’ai dû annuler », raconte à l’AFP Tope Alake, un automobiliste devant l’une des quelques pompes encore actives à Lagos, la capitale économique du Nigeria.
« Je devrais être avec ma famille », se désespère quant à lui Alex Ogunsola, en ce jour de Boxing Day, férié au Nigeria. « Je voulais emmener mes enfants à la plage, mais je suis encore dans la file d’attente, et je ne suis même pas sûr de voir de l’essence aujourd’hui », regrette-t-il.
Des embouteillages monstre ont gâché les fêtes de Noël au Nigeria, qui se réjouissait pourtant de passer de meilleures fêtes que l’année dernière, lorsque le pays était en pleine récession économique.
Les causes de cette nouvelle pénurie de pétrole restent incertaines, chacun se renvoyant la faute. Les distributeurs affirment que la NNPC (Nigerian National Petroleum Company), responsable de la distribution de pétrole dans le pays, n’a pas assez de ressources pour faire face à la demande de ce géant de 190 millions d’habitants.
Sur ordre d’Abuja, Maikanti Baru, directeur général de la NNPC, a annoncé lundi qu’un plan national avait été mis en place pour livrer « 300 millions de litres » d’essence supplémentaire, pour « soutenir la consommation actuelle de 45 millions de litres par jour », bien plus élévée en cette période de fêtes que les « 27 à 28 millions » de litres habituels.
Il a également fait savoir que les raffineries nationales de Port Harcourt et Kaduna produisent 3,8 millions de litres de pétrole raffiné par jour, un chiffre bien maigre pour le premier exportateur de brut du continent africain (près de 2 millions de barils par jour).
M. Baru a toutefois accusé les vendeurs d’essence au marché noir de paralyser volontairement les stations essence pour
faire monter les prix de vente parallèle à 400 nairas le litre, contre 120 nairas en période normale.La crise est particulièrement grave dans ce pays, où l’électricité publique reste défaillante, et que les entreprises et les particuliers dépendent de leur générateur à diesel pour s’éclairer.
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