En fin le procureur son avis sur le sort de Hisséne Habré. Après plus de 6 heures de réquisitoire, Mbacke Fall estime que que le présumé mérite la perpétuité et la confiscation de tous ses biens. Ceci fait suite à un long réquisitoire. En effet, Le procureur Mbacké Fall a axé son réquisitoire sur les différents centres de détentions qu’aurait créé Hisséne Habré.
Considérant que ces lieux de privation de liberté sont au cœur « des crimes du présumé », le magistrat qualifié d’avocat d’Idriss Déby par les conseils de Habré qui plaident hors du prétoire, est largement revenu sur ces prisons. « Hisséne Habré a créé ses propres prisons qui ne faisaient pas partie du système carcéral officiel, l’accusé ne peut pas nier d’avoir créé ces prisons », a soutenu le procureur qui ajoute que toutes les personnes suspectées d’opposition au régime Habré étaient systématiquement incarcérés dans ces prisons. Pour Mbacké Fall, ces prisons étaient « des centres de concentrations de la criminalité » de l’ex homme fort de Ndjamena. Sur la liste de ces centres de concentrations, figurent « le camp des martyr », un camp constitué de petites cellules, une prison basée dans un quartier populaire de Ndjamena et la piscine transformée en prison souterraine de 10 cellules « étroites couvertes de dalle en béton ». Parlant de cette piscine carcérale, le procureur explique que les cellules qui avaient une capacité d’accueil de 15 personnes en acueillaient plus d’une centaine dans des conditions de détention inhumaine et d’une cruauté extrême. « C’est d’ailleurs des mouroirs », a lancé M Fall. A coté des ces prisons secrètes, le procureur révèle l’existence « d’une prison de la présidence » qui est une prison de proximité implantée au palais présidentiel pour accueillir des « prisonniers particuliers ». Selon l’intervenant, la capacité de contenance de cette prison était de 16 détenus. Dans ce registre, le procureur de renchérir que des factures de règlement d’achats de menotte ont été trouvé dans les documents de Habré. La « police politique » de Habré avait la particularité de ne livrer aucune notification aux détenus, après leurs arrestations, une manière pour Mbacké Fall de qualifier la DDS de machine d’arrestations arbitraires et d’emprisonnement « sans jugement ». Il ressort aussi du réquisitoire du parquet général que « le premier acte criminel posé par Habré est la création des prisons secrètes ». |