Le premier ministre Ousmane Sonko annonce que le prix du kg de l’arachide fixé à 305 FCfa

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La campagne de commercialisation agricole démarre le 5 décembre prochain

Le premier ministre Ousmane Sonko annonce en réunion interministérielle tenue, ce mardi matin, à la Primature, que le prix du kg de l’arachide est fixé à 305 FCfa. Une augmentation de 25 FCFA est notée par rapport en 2023 dont le prix était à 280 FCFA. En 2022, le prix du kilogramme d’arachide était fixé à 275 FCFA.

Le chef du gouvernement Ousmane Sonko assure que l’État du Sénégal est allé au-delà de la proposition faite par le Comité national interprofessionnel de l’arachide (CNIA).

La campagne de commercialisation agricole démarre le 5 décembre prochain.

Le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé que 37 milliards FCFA ont été débloqués pour régler la dette des opérateurs de semences. Ce en plus des 120 milliards FCFA déjà mobilisés pour financer la campagne agricole en cours.

Voici le projet de relevé des décisions qu’il a pris à cet effet:

AU TITRE DE L’ETAT DES LIEUX
Le diagnostic relatif aux campagnes de production et de commercialisation agricoles des années précédentes et les conditions de préparation des campagnes 2024/2025 font ressortir des dysfonctionnements corrigés ou à corriger, constatés aux cours des campagnes précédentes.

Il s’agit notamment :

des conditions de mise en place des intrants agricoles ;  du focus très poussé mis sur les cultures de rente au détriment des cultures vivrières ;  des problématiques rencontrées dans l’organisation de la commercialisation notamment des arachides et dans la mobilisation des financements y afférents.

Après s’être félicité du budget record de 120 milliards de FCFA au titre des subventions sur les intrants agricoles pour la campagne de production agricole 2024 et des efforts substantiels déployés par l’Etat, pour les paiement des arriérés des campagnes agricoles 2021, 2022 et 2023, pour un montant total de 74 milliards de FCFA, Monsieur le Premier Ministre a pris les décisions suivantes.

A. AU TITRE DES MESURES VISANT LE BON DEROULEMENT DE LA CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION

POUR L’ARACHIDE

1. J’engage le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, le Ministre de l’Industrie et du Commerce et le Ministre des Finances et du Budget, de prendre les dispositions nécessaires pour garantir le bon déroulement de la campagne de commercialisation agricole. A cet effet, je les invite à mettre en place un dispositif privilégiant la collecte des graines par les opérateurs et les huiliers avant toute autorisation à l’exportation ;

2. J’engage le Ministre des Forces Armées et le Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à renforcer la surveillance de nos frontières, pour éviter la fuite des graines d’arachides vers les pays limitrophes ;

3. J’engage le Ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage à veiller :  à l’identification et à la réhabilitation en urgence des points de collecte prioritaires pour garantir une gestion efficace des opérations d’achat/vente d’arachides ; à  la facilitation du financement de la dotation à crédit de 750 appareils de cribles aux points de collecte, afin d’assurer le bon fonctionnement desdits points avant le démarrage de la campagne ; démarrer une étude relative aux modalités d’assujettissement de l’accès aux subventions en semences et engrais à la vente des récoltes au niveau des points officiels de collecte.

4. J’engage le Ministre de l’Industrie et du Commerce à veiller à ce que les industriels et exportateurs s’astreignant à effectuer les achats au niveau des points de collecte officiels, pour garantir la transparence et la traçabilité des transactions dans la filière arachidière.

5. Je félicite le Ministre de l’Agriculture, de la souveraineté alimentaire et de l’élevage et les acteurs de la filière notamment le CNIA, pour les réflexions engagées dès cette présente campagne pour ajuster le modèle de calcul du prix plancher de l’arachide basé sur des variables plus représentatives des réalités économiques actuelles, assurant une prise en compte équitable des coûts et des revenus des producteurs, tout en garantissant la durabilité économique de la filière.

6. J’engage le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, le Ministre de l’Industrie et du Commerce, en rapport avec le Ministre des Finances et du Budget, à prendre les mesures nécessaires pour le démarrage des opérations de collecte de l’arachide à partir du 05 Décembre 2024 et à garantir l’application rigoureuse du prix plancher de 305 FCFA par Kilogramme.

POUR L’ANACARDE

7. J’invite le Ministre de l’Environnement et de la Transition Ecologique, en relation avec le Ministre de l’Industrie et du Commerce, à : préparer un plan de formalisation, de professionnalisation et de capitalisation de la valeur ajoutée de la filière anacarde au plus tard le 31 janvier 2025 ; étudier les conditions de développement et du nombre et des capacités des usines de décorticage et de transformation de la noix d’anacarde mises en place par les nationaux.

POUR LE COTON

8. Je demande au Ministre des Finances et du Budget, en collaboration avec les banques locales (LBA, BNDE, etc.), de lever les blocages pour le démarrage par la SODEFITEX, la campagne de commercialisation du coton, en procédant au règlement des arriérés auprès des banques.

POUR LE RIZ

J’invite le Ministre de l’Agriculture, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget à accompagner les riziculteurs de la vallée pour les cultures de décrue avant la campagne de contre saison chaude.

9. J’engage le Ministre en charge de l’Agriculture, en relation avec le Ministre des Forces Armées à prendre sans délai, les dispositions nécessaires, pour accentuer la lutte contre les oiseaux granivores ; dans ce cadre, renforcer les moyens institutionnels et matériels de la Direction de la Protection des Végétaux (DPV).

10. J’invite le Ministre chargé de l’Agriculture, en relation avec le Ministre des Finances et le Ministre de l’Industrie et du Commerce, à veiller au renforcement du parc de moissonneuses batteuses et des capacités de stockage.

B. AU TITRE DE LA RECONSTITUTION DU CAPITAL SEMENCIER ARACHIDIER

11. J’engage le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage à faire de la reconstitution du capital semencier des arachides une priorité, en relation avec l’ISRA et à renforcer l’autonomie nationale en production semencière ;

12. J’engage le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage à restructurer le service officiel de contrôle et de certification des semences d’arachides pour améliorer la gouvernance et l’efficacité des processus. Dans ce cadre, veiller aux moyens humains et logistiques des services régionaux.

13. Je demande au ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Elevage :

Dans l’immédiat : de remettre les lettres de constitution de stock sur la base des homologations aux opérateurs semenciers, afin de leur faciliter la collecte avant le 15 décembre 2024 ; de prendre une circulaire pour prohiber tout achat de graines d’un programme de multiplication à des fins autres que de la semence ; de prendre les mesures conservatoires nécessaires pour assurer prioritairement la collecte et la sécurisation des semences, le bon approvisionnement des huiliers en graines d’arachides ; de veiller à l’interdiction de l’exportation de toute graine ayant une valeur semencière, conformément à la législation semencière ; de donner la priorité aux semenciers dans l’utilisation des seccos métalliques pour le stockage des semences.

Pour une reconstitution durable du capital semencier

 J’instruis le Ministre en charge de l’Agriculture : de revoir les contrats avec les opérateurs et producteurs semenciers, d’évaluer le système de certification de la qualité des semences et de facturation des opérateurs semenciers; de demander à l’ISRA de nouer des partenariats avec les structures ou entreprises disposant de système d’irrigation éprouvé pour la production hors saison pluvieuse des semences de base adaptées aux conditions climatiques et pédologiques; de promouvoir la participation des entreprises des jeunes agronomes dans la production de semences certifiées en leur facilitant l’accès aux aires agricoles aménagées; d’assurer la traçabilité de toute semence collectée avec un suivi strict et documenté de la provenance.

C. AU TITRE DE LA VALORISATION ET DE LA COMMERCIALISATION DES CULTURES VIVRIERES.

14. J’invite le Ministre de l’Industrie et du Commerce, en rapport avec le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre chargé de l’Economie à : veiller à l’écoulement de la production locale de maïs, en mettant en place des stratégies de contractualisation permettant de connecter directement les producteurs aux opérateurs de marchés ou aux provendiers ; accompagner la mise en place d’organisations pour la transformation et la commercialisation du maïs ; entreprendre des études destinées à la valorisation des filières, mil, niébé, pastèques, oseilles, tournesol, notamment la structuration desdites filières et des conditions d’accès au financement avec l’appui du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP).

D. AU TITRE DU FINANCEMENT DE LA CAMPAGNE DE COMMERCIALISATION

15. J’engage le Ministre des Finances et du Budget, en rapport avec le Ministre de l’Agriculture de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage et le Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération à : assurer la participation du système bancaire au financement de la campagne de commercialisation de toutes les spéculations agricoles aux côtés de la LBA et de la BNDE ; faciliter la mobilisation des financements extérieurs (IFTC/BDEA) ; accompagner la structuration de l’intervention des Systèmes financiers décentralisés et de la DER/FJ ;

Accélérer l’apurement des règlements de la dette de l’Etat vis-à-vis des opérateurs au titre des subventions des intrants ; faciliter la mobilisation auprès des banques, d’un montant additionnel de 5 milliards de FCFA, pour le financement de la campagne de commercialisation de l’anacarde ; structurer la mobilisation de la ligne de garantie de 5 milliards prévue par le Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) ; engager des échanges avec les opérateurs et les banques en vue d’étudier la problématique des intérêts de retard dus par lesdits opérateurs en rapport avec les arrières de paiement de l’Etat à leur égard.

16. J’engage le Ministre des Finances et du Budget, en rapport avec le Ministre de l’Agriculture de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage et le Ministre de l’Industrie et du Commerce à mobiliser les ressources financières nécessaires pour permettre à la SONACOS de réussir son objectif de collecte au titre de la campagne de commercialisation.

17. J’engage le Ministre en charge de l’Agriculture, en rapport avec le Ministre de l’Industrie et du Commerce et le Ministre des Finances et du Budget à optimiser l’usage du Système de Récépissé d’Entrepôt et le processus du tierce détenteur comme moyens de couverture pour les banques et systèmes financiers décentralisés face au risque de non remboursement sur les crédits octroyés.

E. AU TITRE DES MESURES D’ACCOMPAGNEMENT ET DES MESURES STRUCTURELLES

18. J’invite le Ministre de l’Agriculture à procéder à : la mise en place de comités de suivi techniques et financiers de la campagne de collecte, avec l’implication de tous les acteurs; l’instauration de mécanismes de renégociation avec les banques partenaires pour réduire les frais financiers au titre des retards de paiement  dus par les opérateurs du fait de l’Etat ; l’établissement de contrats en bonne et due forme pour permettre aux entreprises adjudicataires de marchés d’engrais et de semences d’avoir des dossiers bancables auprès des établissements financiers.

19.Je demande au Ministre chargé de l’Agriculture et au Ministre, Secrétaire Général du Gouvernement, en rapport avec les acteurs du secteur, de procéder à une révision de l’accord-cadre entre l’État et le CNIA, afin de clarifier et redéfinir les rôles et responsabilités respectifs.

20. J’engage le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de l’Élevage, en collaboration avec le Ministre du Commerce et de l’Industrie, à : étudier les modalités de rationalisation de l’écosystème des exportateurs notamment au travers de l’élaboration d’un cahier des charges ; identifier les causes des dysfonctionnements dans les huileries locales et proposer des solutions concrètes de relance leurs activités ; faciliter l’établissement d’un protocole entre les huiliers et les exportateurs, permettant aux huiliers d’acquérir directement des graines d’arachides décortiquées auprès des exportateurs.

21. Je demande au Ministre chargé de l’Agriculture, en relation avec le Ministre en charge des finances de veiller à la vulgarisation des polices d’assurance agricole subventionnées pour couvrir les pertes dues aux aléas climatiques et aux invasions de nuisibles ;

22. J’invite le Ministre chargé de l’Agriculture, en relation avec le Ministre des Finances et du Budget, le Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique à veiller à l’augmentation des capacités d’irrigation à partir du fleuve Sénégal, en accentuant la lutte contre les plantes aquatiques sauvages, le typha, notamment.

23. Le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement et le Ministre chargé de l’agriculture me rendront compte régulièrement, et sans délai, de toute difficulté rencontrée dans la mise en œuvre des décisions issues de la présente réunion.

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