Le Pds ne sera représenté que par Karim Wade ou Oumar Sarr
Le chef de l’Etat ne pourra pas compter sur l’avis du Parti démocratique sénégalais (Pds) pour son projet de réforme de la Constitution. Pour cause, Aïa Mbodj a profité du meeting des libéraux, ce samedi, à Guédiawaye pour traiter «d’imposteur» celui qui se présentera à cette concertation pour le compte du Pds. Pour Babacar Gaye, la délégation du Pds ne sera dirigée par personne d’autre que Oumar Sarr ou Karim Wade.
Abdoulaye Faye, Aïda Mbodj, Babacar Gaye, Kansoubaly Ndiaye, Assane Ba entre autres responsables libéraux étaient, ce samedi, à la commune d’arrondissement de Ndiarème Limamoulaye dans le département de Guédiawaye pour assister au meeting de leur camarade Adja Daba Mbaye, par ailleurs, présidente du mouvement Alliance nationale pour la démocratie «And Saxal Liguey».
Lors de cette manifestation, le porte-parole du Pds, Babacar Gaye, a délivré le message du secrétaire national du parti démocratique sénégalais (Pds), Me Abdoulaye Wade, relatif à la position des libéraux sur le projet de réforme de la Constitution. «Nous avons appris que le Président Macky Sall, président de l’Alliance pour la République est en train de consulter ses amis politiques et qu’après cela, il va consulter toute la classe politique y compris la principale force de l’opposition qui est le Pds. Nous sommes pour un dialogue politique franc, nous sommes pour un dialogue politique conséquent pour l’intérêt du pays, mais faudrait-il que ce dialogue soit de son côté sincère», a indiqué l’ancien président du défunt Conseil régional de Kaffrine.
Dans la même foulée, Babacar Gaye déclare : « On ne peut pas, dans le cadre d’une révision constitutionnelle, proposer un statut de l’opposition et de son chef et garder le principal chef de l’opposition en prison». Si jamais le Pds devait prendre part aux concertations, sa délégation serait dirigée par Oumar Sarr et leur candidat Karim Meissa Wade. «Il appartient maintenant au parti et à ceux qui veulent dialoguer de nous apporter les réponses par rapport à ces questionnements», indique le responsable libéral du Ndoucoumane.
Se faisant plus précise sur la question, Aida Mbodj soutient : «Quiconque dirigera la délégation du Pds sera un imposteur, le coordonateur et le candidat du parti étant dans les liens de la prévention». Par ailleurs, elle ne manque pas de fustiger le projet de réforme de la Constitution. « Dans sa réforme constitutionnelle, le chef de l’Etat a décliné 15 points. Je lui demanderai par élégance de s’abstenir de livrer les 14 points et de ne se concentrer qu’à la réduction de son mandat et d’organiser des élections en 2017», souligne Mme Mbodj qui pense que l’actuel locataire du palais de la République a raté déjà raté le coche. «Il aurait du introduire cette réforme depuis 2012, il ne l’a pas fait. Il n’a qu’à laisser à son successeur le soin de réaménager la Constitution et d’introduire les nouvelles réformes», martèle la présidente du Conseil départemental de Bambey.
Par ailleurs, Babacar Gaye a apporté la réplique au premier adjoint du maire de Guédiawaye, Cheikh Ndongo, qui théorisait les retrouvailles des libéraux. A cette requête du lieutenant de Modou Diagne Fada, le responsable Kaffrinois estime qu’il appartient aux dissidents qui aspirent à revenir de passer par les procédures normales conformément aux règlements et statuts du parti. «C’est à la suite de ce mea culpa seulement qu’une décision de pardon sera examinée», souligne le porte-parole du Pds.
L’initiatrice du meeting Adja Daba Mbaye a, pour sa part, déploré le manque de reconnaissance de certains responsables libéraux de la banlieue à qui, l’ancien Président Wade a tout donné. Poursuivant, elle a fustigé la posture de l’Etat dans l’affaire Lamine Diack. « L’Etat s’oppose à l’extradition de Massata Diack et maintient par contre les responsables libéraux en prison. C’est une justice à deux vitesses», dénonce Mme Mbaye qui met en garde le patron de l’Apr qui, dit-elle, sera en prison le lendemain de sa défaite à la prochaine présidentielle.
Moussa CISS(L’as )
