En début d’après-midi, une déclaration solennelle a marqué un tournant majeur dans la crise politique en Guinée-Bissau. Assis derrière une table au siège de l’état-major et entouré de militaires armés, le général Denis N’Canha, chef de la maison militaire de la présidence, a annoncé que « le Haut commandement pour la restauration de l’ordre, composé de toutes les branches de l’armée », prenait la direction du pays « jusqu’à nouvel ordre ».
Selon lui, cette intervention était nécessaire pour « garantir la sécurité nationale » et « rétablir l’ordre » dans un contexte jugé préoccupant par les forces de sécurité. Le général N’Canha a affirmé que les services de renseignements avaient mis au jour « un plan visant à déstabiliser le pays », impliquant, selon ses mots, plusieurs « barons nationaux de la drogue ». Les renseignements auraient également confirmé « l’introduction d’armes dans le pays pour changer l’ordre constitutionnel ». Ces accusations, graves et inédites, servent de justification à la prise de contrôle des militaires, qui assurent agir pour prévenir une menace imminente et préserver la stabilité institutionnelle.