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«Le CNG sera réinstallé pour un nouveau mandat»

Conseiller en communication du ministre des Sports Matar Ba, Abdou Latif Ndiaye a accordé cet entretien à Sunu Lamb, pour parler de l’actualité de la lutte.

Entretien.

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Abdou Latif Ndiaye, journaliste communicant, avec 30 ans de pratique professionnelle institutionnelle, dont 15 ans de presse écrite et presse en ligne. Je suis également le Secrétaire général de l’Association nationale des Professionnels de la Presse en Ligne du Sénégal (ANPELS) et membre de l’Union internationale de la Presse francophone (UIPF), que préside le doyen Abdoulaye Thiam, pour le compte de la section sénégalaise. Je suis aussi journaliste de développement, certifié par le CESTI (Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information), l’École supérieure de Journalisme de Lille (ESJL) et la Banque mondiale. Aussi, je suis titulaire d’un Master 2 en Droit et Économie du Sport de l’Institut EDGE (École d’excellence de la formation aux métiers du sport). Depuis juillet 2014, j’officie au Cabinet du ministre des Sports Matar Ba, comme conseiller en communication.

On nous a confié que vous êtes un vrai passionné de lutte. Pouvez-vous nous le confirmer ?

Étant Fatickois, né au cœur du Sine, c’est tout naturel que la lutte soit ma passion. Tout jeune, ma passion était le football et la lutte. J’étais un très bon lutteur (rires). Déjà à 13 ans, je participais à des mbapatt de quartiers, organisés par nos aînés. Et lors des grands rendez-vous de lutte traditionnelle, qui se tenaient à «Ndiaye-Ndiaye» (quartier de Fatick, abritant l’arène traditionnelle), on occupait l’enceinte, le matin de 10 heures à 13 heures, avec des combats open, avant de revenir le soir assister aux tournois de lutte avec tous les champions connus à l’époque (Fara Bougoum, Moundor Mar, Pape Ndiaye, Aladji Fine, Ousmane Fayaco, Mame Pipe, Mame Samba Assane Ndiaye…). À l’école primaire aussi, notre jeu favori était la lutte, durant les heures de récréation. Et j’étais parmi les meilleurs. Il n’y avait pas que la lutte traditionnelle, à Fatick. Il y avait une arène de lutte avec frappe, en plein centre-ville. Tous les dimanches, de grands combats étaient organisés et des champions de lutte comme, Double Less, Mbaye Guèye, Mame Gorgui Ndiaye, Ibou Senghor, Sitapha Thior, Ousmane Demb, au sommet de leur art, étaient invités à tour de rôle pour faire des bakks

. Feu Ibou Senghor, surnommé, «peul bi nanga toudou», fréquentait notre maison tandis que Double Less, Mbaye Guèye, Mame Gorgui Ndiaye, munis de pagnes, prenaient leur départ chez le vieux Badara Ndiaye, à 50 mètres de notre maison. C’est de cette arène de lutte avec frappe, que j’ai découvert les lutteurs comme Khalifa Sidibé de Mbour, Lorso, Bingo, Ibou Ndappa, etc. La commune de Fatick disposait, au moins, de deux arènes de lutte traditionnelle et une avec frappe. Sans compter les mbapatt nocturnes de lutte avec frappe, organisés à l’ancienne Gare routière devenue «Berges du Sine». Les doyens de la presse, Serigne Mour Diop et Babacar Simon Faye, ainsi que l’actuel président du CNG, Dr Alioune Sarr, ne me démentiront sûrement pas. Devenu journaliste plus tard, j’ai couvert plusieurs combats et galas de lutte. À l’occasion, j’ai interviewé de grandes gloires de la lutte, comme feu Youssou Diène, Amadou Katy Diop, qui est une référence dans le milieu, Boy Bambara… Vous comprendrez aisément pourquoi je suis un passionné de lutte.

Quels sont les combats qui vous ont marqués dans l’arène ?

Il y en a beaucoup. Je ne peux pas les énumérer tous. Mais, je retiens le premier combat Moussa Diamé / Double Less, le dernier combat Mbaye Guèye / Robert, les deux combats Manga 2 / Double Less, le combat sans verdict entre Mbaye Guèye et Double Less, Ambroise Sarr / Birahim Ndiaye, la défaite de Manga face à feu Toubabou Dior, la victoire de Tapha Guèye face à Baboye, Bombardier / Tapha Guèye, Yékini / Tyson, Yékini / Bombardier, le premier combat Eumeu / Balla Gaye 2 et beaucoup d’autres combats exaltants. Sachez que les lutteurs, toutes générations confondues, nous ont toujours gratifiés de beaux combats qui continueront de marquer les esprits. D’ailleurs, c’est ce qui a fait la popularité de la lutte.

Si on vous demande de lister les cinq meilleurs lutteurs de l’arène, vous citerez qui (entre 2000 à 2020) ?

Je pourrais citer Yékini, Balla Gaye 2, Modou Lô, Ama Baldé, Reug Reug. Ce, de par leurs registres techniques et leurs parcours.

Le départ du Dr Alioune Sarr est agité, que pouvez-vous en dire en tant que conseiller en communication de Matar Ba ?

Je ne peux en dire autant qu’a dit le ministre Matar Ba. À la fin de son mandat, le ministre appréciera et prendra la bonne décision.

La lutte doit-elle être gérée par une fédération ou par un CNG ?

Je crois que des Concertations nationales sur la lutte sénégalaise ont eu lieu, les 20 et 21 octobre 2018, à l’arène nationale avec tous les acteurs, sur initiative du ministre des Sports, Matar Ba. Celui-ci a très tôt compris, qu’il faut un changement de paradigme, pour mieux développer la lutte avec ses potentialités économiques énormes et l’engouement qu’elle suscite. Un diagnostic a été fait et des orientations stratégiques ont été élaborées. À l’issue de ces travaux, un rapport général a été produit avec comme vision : la mobilisation vers la création d’une fédération. C’est vous dire que les acteurs de la lutte s’inscrivent dans la perspective d’une fédération pour gérer la lutte. Mais une fédération demande des préalables. Il faudra structurer les écuries comme toutes les associations sportives et procéder à leur regroupement au niveau départemental, régional, puis national, en une instance de gouvernance de la lutte.

En attendant tout ce processus, le CNG doit continuer de gérer la lutte.

Alioune Sarr, que retenez-vous de sa gestion depuis 26 ans ?

Je retiens de lui un homme honnête, sincère, flegmatique, travailleur, rigoureux, ambitieux, très élaboré et très social. Et tout le monde est unanime à lui reconnaître ces qualités-là. S’il a vécu sous le régime de Diouf, survécu à celui de Wade et 6 ans sous l’ère Macky Sall avec plus d’une dizaine (NDLR : 13 au total) de ministres des Sports d’obédiences différentes. C’est parce qu’il est référencé avec la chance d’avoir des collaborateurs de qualité. Il a vraiment développé la lutte, sur tous ses aspects : gestion, organisation, promotion et formes de lutte. Tous ces éléments de référence attestent de la bonne gestion du CNG par Alioune Sarr et son équipe.

Quel profil pour lui succéder ?

Le mouvement sportif regorge d’hommes de qualité pour diriger la lutte. Pour succéder à Alioune Sarr, il faut être comme lui. C’est-à-dire être un homme de synthèse, avoir l’éthique et la morale, avoir des connaissances avérées dans le domaine sportif et aimer la lutte.

Pourquoi l’arène nationale n’a pas de direction ?

Vous savez, le mode de gestion actuelle, autrement appelé régie, de nos infrastructures sportives a montré ses limites avec la quasi-totalité de nos infrastructures qui ont été réhabilitées et qui vont être réhabilitées. C’est pourquoi le ministre des Sports Matar BA, suite aux instructions du chef de l’État Macky Sall, réfléchit sur le mécanisme de gestion pour assurer l’entretien et la pérennité de nos infrastructures. Il a décidé de la création de l’Office de Gestion des Infrastructures sportives qui aura une autonomie juridique et financière et disposera d’organes propres et d’un budget. Le dossier est déjà dans le circuit. En attendant, c’est la Direction des Infrastructures sportives qui gère l’arène nationale.

Des personnalités sont avancées pour donner leur nom à l’arène nationale : Fodé Doussouba, Falaye Baldé, Alioune Sarr, Double Less, Abdourahmane Ndiaye Falang, El Hadj Moustapha Ndiaye de la RTS…

Chacune, parmi ces personnalités citées, le mérite. Et je crois que le moment venu, l’autorité va choisir celui dont l’arène nationale portera le nom.

Qu’est-ce qui est prévu par le ministère des Sports pour la fin de mandat du CNG, le 31 octobre ?

Le ministère des Sports a une fonction régalienne. Et comme d’habitude, le CNG sera réinstallé pour un nouveau mandat. Certainement, il y aura des sortants et des entrants.

Pensez-vous que quelqu’un comme Tyson peut diriger le CNG ?

Sincèrement, je ne connais Tyson que par la pratique de la lutte. Donc, je ne peux vraiment pas affirmer qu’il peut ou non diriger le CNG.

Quel poste donnerez-vous à Yékini dans un CNG ?

C’est idem pour Yékini. Je ne le connais pas assez, à part sa carrière de lutteur. Je crois que l’autorité dispose d’assez d’éléments de référence pour désigner chaque acteur à sa place.

Que retenez-vous de l’homme Matar Ba, ensuite du ministre Matar Ba ?

Matar Ba a les mêmes qualités que le Docteur Alioune Sarr. Ils ont beaucoup de similitudes. C’est un homme avec de très grandes qualités humaines et intellectuelles. C’est un manager hors-pair. Il a fait plus de 6 ans au poste de ministre des Sports. Cela suffit comme indicateur, pour renseigner sur les qualités de l’homme. Ensuite, c’est un très bon maire (de Fatick). Cela veut dire que : sur le plan social, il est inégalable. Il est toujours au service des populations. Dans ce domaine, il est imbattable.

Quels changements attendez-vous de la nouvelle équipe qui sera mise en place, le 31 octobre ?

Je crois que les changements attendus sont déjà dans le rapport général des Concertations nationales sur la lutte sénégalaise. Il faudra améliorer la gestion, s’atteler à une meilleure organisation, promouvoir et développer toutes les formes de lutte.

Qui sera le nouveau locataire du CNG ?

Celui qui aura la confiance du ministre des Sports Matar Ba.

Par Abdoulaye DEMBÉLÉ (Sunu Lamb)

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