La TNT,une occasion pour les pays Africains de montrer leur souveraineté en matière de contenu

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La télévision numérique terrestre (TNT) est l’occasion pour les pays africains de montrer leur souveraineté audiovisuelle en matière de création de contenu, a estimé Cheikh Mouhamadou Djimbira, auteur du livre, “Télévisions au Sénégal, entre désert de contenu et sécheresse intellectuelle’’.
Cheikh Mouhamadou Djimbira est journaliste, documentariste et coach formateur. Il est l’auteur de plusieurs films documentaires à vocation pédagogique présentés comme support de cours dans les grandes écoles de commerce et universités.
‘’Pour sauver la télévision il n y a qu’une seule solution, c’est produire des contenus qu’il faudra vendre en plusieurs langues’’, a-t-il dit, samedi, dans les locaux de la librairie Harmattan lors de la cérémonie de dédicace de son ouvrage ‘’ “Télévisions au Sénégal, entre désert de contenu et sécheresse intellectuelle’’.
Au sujet de cette production, l’auteur a précisé qu’il peut s’agir ‘’de séries, de documentaires, d’enquêtes’’, soulignant que ‘’lorsqu’ une chaine de télévision est capable de créer quatre contenus traduits en plusieurs langues, cela repose sur ce qu’on appelle des programmes, d’échanges, car une télévision qui vit de sponsors en devient prisonnière’’.
Pour Djimbira, ‘’le Sénégal a un trésor culturel, économique, politique et social immense que nous n’avons pas encore exploité’’, ajoutant qu’il faut ‘’une télévision qui dépasse les frontières’’. L’auteur explique avoir écrit cet ouvrage pour ‘’traduire les inquiétudes de certaines personnes (…)’’.
‘’Je ne critique pas pour faire du mal (…) mais il y a beaucoup de choses à améliorer (….)’’ dans la production télévisuelle au Sénégal, a-t-il dit.
Mamadou Ndiaye, enseignant au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), a présenté ce livre comme ‘’une forme de deconstruction’’.
L’ouvrage n’est ‘’pas un procès contre la télévision sénégalaise. C’est une analyse lucide et documentée’’, estime-t-il. Le passage de l’analogie au numérique, depuis juin 2015, ‘’n’a pas fonctionné’’, selon lui .
‘’Nous n’avons pas de TNT au Sénégal, car nous avons un nombre important de citoyens qui n’est pas satisfait’’, a-t-il soutenu.
Selon lui, l’auteur relève dans son livre que ‘’les films documentaires, les enquêtes, les émissions à vocation historique, scientifique et éducative, sont presque absents dans les grilles de programme des chaines africaines’’.
‘’ (Il y a) un manque de moyen qui se pose. L’entretien d’une télévision ne peut pas se faire avec quelques petits sous puisqu’il faut avoir de vrais moyens pour avoir de bons programmes et au Sénégal, pour la plupart des télévisions, le modèle économique choisi ne permet de le faire’’, a-t-il souligné.
Mamadou Ndiaye a déploré le fait que ‘’ce soit certaines organisations et ONG qui ont besoin de diffuser des éléments sous forme de documentaire, qui financent elles-mêmes leur production audiovisuelle (…) ce qui fait que beaucoup de documentaires diffusés dans nos chaines sont des publireportages’’.
Le doctorant en communication Cheikh Sakho qui représentait Cheikh Djimbira, parrain de la cérémonie, écrivain et frère de l’auteur, a estimé qu’il faut ‘’prendre du temps pour mûrir et réaliser un projet’’ de télévision, rappelant qu’en France, l’installation de la TNT ‘’a mis 10 ans alors que au Sénégal c’est seulement 2 ans’’.
Pour sa part le journaliste Pape Samba Kane estime qu’il y a un espoir de changement avec la nouvelle génération d’étudiants formés aux métiers de l’audiovisuel.

Source : Aps

 

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