« La signature des APE va consacrer la mort de la filière avicole sénégalaise »

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La filière avicole sénégalaise serait en danger en cas de signature des Accords de partenariat économique (APE) par le Sénégal, a soutenu, vendredi, à Dakar,le président de la Fédération des acteurs de la filière avicole (FAFA), Ahmedou Moukhtar Mbodj.

Les accords de partenariat économique (APE), qui font actuellement l’objet de négociations, constituent des accords commerciaux portant sur l’ouvetture des marchés des pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) aux exportations de ceux de l’Union européenne.
« Si les APE sont signés, c’est la mort de la filière avicole, parce qu’elle n’est pas compétitive », a-t-il dit lors d’un entretien avec l’APS, en marge de la 3e édition du « week-end du poulet », organisé par la FAFA dans le but de « mettre en lumière » les potentialités de l’aviculture.

Cette manifestation se poursuivra jusqu’à dimanche, à la Maison de la culture Douta-Seck, à Dakar, sur le thème : « Contribution de la filière avicole dans la création de richesses pour l’émergence du pays ».

Selon M. Mbodj, le manque de compétitivité de la filière s’explique par le fait que 60% des produits alimentaires utilisés par le secteur avicole sont tirés du maïs, une matière importée.

Aussi a-t-il invité les autorités sénégalaies à réfléchir sur les moyens de produire du maïs en quantité suffisante, pour permettre à la filière d’être « performante et concurrentielle ».

Malgré tout, ce secteur « se porte bien actuellement », avec un chiffre d’affaires estimé à plus de 200 milliards de francs CFA pour 40.000 emplois créés, a-t-il dit.

La suspension des importations, consécutive à l’apparition de la grippe aviaire, a eu des effets bénéfiques sur le secteur, a-t-il dit, précisant que la production de poulets est passée de 6 millions en 2005 à 28 millions en 2014.

Ahmedou Moukhtar Mbodj a anoncé que la FAFA, en collaboration avec l’Interprofession avicole sénégalaise (IPAS), compte mettre en place à Mbao, dans la banlieue dakaroise, « un centre de formation de référence de la filière avicole, en vue de former des jeunes et des femmes ».

Ce centre devrait permettre aux acteurs de la filière de « mieux persévérer dans le monde des affaires », avec le soutien de la Banque mondiale (BM) et de l’Agence française de développement (AFD), a indiqué M. Mbodj.

De l’avis du directeur général du cabinet Afrique Emergence Conseil (AEC), Ndary Niang, la fermeture des frontières jusqu’en 2020 constitue ’’la seule option pour le développement de la filière’’.

Les APE « ne sont pas favorables » à la filière avicole sénégalaise, du fait que des pays comme la France, les Etas Unis et le Brésil bénéficient de subventions contrairement aux acteurs sénégalais, a expliqué M.Niang. qui animait un panel sur l’impact des APE sur la filière avicole.

Il a également plaidé pour que l’Etat appuie le secteur avicole à travers la production d’œufs et de maïs, des produits qui influent « grandement sur le prix du poulet ».

La Fédération des acteurs de la filière avicole, créée en mars 2002, « est l’une des principales organisations faitières du pays, après un peu plus d’une décennie d’existence », indique un communiqué.

« Elle rassemble plusieurs associations professionnelles regroupant les producteurs de la filière avicole et compte, à ce jour, seize associations membres, à savoir dont douze membres permanents et quatre associés », renseigne-la même source.

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