La haute autorité de régulation : Une réponse du Parti Pastef-les Patriotes à la crise des partis politiques

Dès son préambule, la Constitution affirme la volonté du Sénégal d’être un Etat moderne qui fonctionne selon le jeu loyal et équitable entre une majorité qui gouverne et une opposition démocratique, et un Etat qui reconnaît cette opposition comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon fonctionnement du mécanisme démocratique ». Pour concrétiser cet objectif constitutionnel, les partis politiques doivent davantage s’institutionnaliser et combattre le fléau de la personnalisation de leurs instances, de leurs activités et surtout de leur projet politique. C’est dire en fait qu’un parti politique, c’est une affaire hautement sérieuse. Il n’est ni une entreprise, encore moins une société secrète et surtout pas un regroupement d’amis. C’est un acteur constitutionnel de la démocratie. Il doit être au service des citoyens, de la nation et du Peuple.

C’est pourquoi il existe, aujourd’hui, un double encadrement des partis politiques : d’une part, en externe, par des règles fixées par l’Etat, et d’autre part, en interne, par des règles établies par le parti.

La crise des partis politiques est un phénomène mondial. La création de hautes autorités est le chemin par lequel les partis politiques cherchent à se réinventer.

La haute autorité cherche à apporter une nouvelle trajectoire institutionnelle aux partis politiques.

Au Sénégal, la Haute autorité du parti PASTEF a une particularité : elle a pour objet de rompre avec des pratiques de malgouvernance au sein des partis politiques, à savoir l’absence de démocratie interne et de transparence. Elle est une structure moderne qui répond aux standards internationaux relatifs aux règles et principes de fonctionnement des partis politiques.

Placée au cœur de la volonté de rénovation démocratique, la régulation du Parti vise à garantir l’exemplarité parmi les partis politiques légalement constitués. Elle est une réponse apportée par le Parti PASTEF/LES PATRIOTES à la crise de légitimité que traversent beaucoup de partis politiques sénégalais, un remède destiné à restaurer le contrat social mais surtout à éviter le chaos au sein des partis politiques.

A travers sa haute autorité, le parti PASTEF/LES PATRIOTES se projette comme le premier parti au Sénégal ayant décidé de mettre en œuvre la vision constitutionnelle de la bonne gouvernance des partis politiques prescrite par l’article 4 de la Constitution.

Le Parti PASTEF a tenu à s’orienter vers cette dynamique régulatrice au cœur des principes de la gouvernance moderne des partis politiques (l’institutionnalisation active, la publicité et la transparence).

En effet, à la suite de la refonte de ses statuts, désormais, il existe la Haute autorité du parti (article 23) compétente en matière électorale. La composition est mixte, 5 membres, avec 2 membres extérieurs au parti dont le président et 3 membres politiques. Elle est compétente pour l’élection du président du Parti, pour toutes les élections et en tant que de besoin, pour d’autres opérations électorales internes.

Cette composition est constituée d’une dame d’expérience politique, administrative et internationale, rompue à la tache mais aussi d’hommes armés d’expériences et de solides connaissances, membres du parti, dévoués, talentueux et fins connaisseurs du parti et de ses règles de fonctionnement.

Les deux universitaires, membres de la haute autorité, non membres du parti, sont des “casques bleus politiques”. Ils sont en mission d’arbitrage démocratique sans coloration politique. Il s’agit d’une tâche ingrate mais d’un travail stimulant et utile à la démocratie. En effet, les universitaires, les chercheurs, brefs le monde des intellectuels sénégalais et africains ne peut faire comme si la politique n’existait pas.

La démocratie a sa nature et sa valeur et les partis politiques y jouent un rôle important.

Mouhamadou Ngouda MBOUP

Enseignant-chercheur au Département de droit public de la faculté des sciences juridiques et politiques de l’UCAD