Joe Biden est arrivé en Israël pour sa première tournée au Moyen-Orient

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Dix-huit mois après son arrivée à la Maison-Blanche, le président américain Joe Biden est arrivé mercredi en Israël pour sa première tournée au Moyen-Orient, une région qu’il avait jusqu’à présent largement évitée. L’objectif de ce déplacement est de renforcer les relations avec les deux principaux alliés américains dans la région, Israël et l’Arabie saoudite.

Nouvel exercice d’équilibriste pour Joe Biden. Le président américain est arrivé, mercredi 13 juillet, en Israël à l’occasion de sa première tournée au Moyen-Orient au cours de laquelle il va devoir gérer dans le même temps le conflit israélo-palestinien, les tensions avec l’Iran et les négociations avec la puissance pétrolière saoudienne.

Air Force One s’est posé en milieu d’après-midi sur le tarmac de l’aéroport Ben Gourion de Tel-Aviv, où le président israélien Isaac Herzog et le Premier ministre Yaïr Lapid attendaient Joe Biden.

Peu après son arrivée, l’armée israélienne lui fera sur place une démonstration de ses technologies, incluant un laser antidrones, une manière de rallier Washington à son offensive diplomatique contre son ennemi numéro un : l’Iran. “Les discussions (avec Joe Biden) se concentreront surtout et avant tout sur l’Iran”, a déclaré cette semaine Yaïr Lapid, Premier ministre intérimaire jusqu’aux élections anticipées du 1er novembre.

Joe Biden, vétéran de la scène politique américaine, avait visité pour la première fois Israël en 1973, quand ce pays était, sous la houlette de Golda Meir, un allié de l’Iran du Shah. Aujourd’hui, Israël tente d’empêcher les puissances occidentales, dont les États-Unis et la France, de remettre sur les rails l’accord international de 2015 encadrant le programme nucléaire iranien, que Donald Trump avait sabordé en 2018.

Reprise des liens diplomatiques avec la Palestine

Avec une levée des sanctions économiques américaines contre l’Iran, l’État hébreu redoute qu’un accord ne fasse gonfler l’aide fournie par la République islamique à des alliés tels que le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, bêtes noires d’Israël.

La police va déployer quelque 16 000 hommes pendant la visite de Joe Biden et de nombreuses routes seront fermées en Israël et à Jérusalem où les policiers quadrillent le centre-ville.

Sur la rue King David à Jérusalem, où logera Joe Biden, les poteaux ont été coiffés de drapeaux américains pour marquer cette première visite d’un chef d’Etat américain depuis le républicain Donald Trump en 2017.

Au grand dam des Palestiniens, l’administration Trump a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et y a déplacé l’ambassade des États-Unis, une mesure que le démocrate Joe Biden n’a pas annulée.

La question de Jérusalem est l’une des principales pierres d’achoppement du processus de paix israélo-palestinien suspendu depuis 2014. Les Palestiniens ambitionnent de faire de Jérusalem-Est, la partie orientale occupée par Israël depuis 1967, la capitale d’un futur État. Le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan a assuré lundi que Washington avait rétabli avec les Palestiniens “des liens diplomatiques quasiment coupés”.

Il a énuméré un soutien financier rétabli et le soutien “sans équivoque” de Washington à une solution “à deux États”, palestinien et israélien. Joe Biden pourrait annoncer jeudi à Jérusalem-Est une aide économique aux Palestiniens.

Affaire Shireen Abu Akleh

Malgré une demande, aucune rencontre n’est prévue avec la famille de Shireen Abu Akleh, la journaliste américano-palestinienne tuée par balle en mai en marge d’une opération israélienne en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

L’ONU, Al-Jazeera, le Qatar, la famille Abu Akleh et différentes enquêtes journalistiques soutiennent que le tir provenait d’un soldat israélien, un scénario jugé “vraisemblable” par les États-Unis qui ont écarté l’hypothèse d’un tir délibéré.

À défaut d’une rencontre avec Joe Biden à Jérusalem, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a invité la famille Abu Akleh aux États-Unis pour une réunion avec lui.

Joe Biden doit discuter vendredi à Bethléem en Cisjordanie avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. S’il clame prendre le contrepied de Donald Trump, le démocrate de 79 ans n’a pas rouvert le consulat américain à Jérusalem-Est, pas plus qu’il n’a vraiment cherché à relancer le processus de paix.

“Jusqu’à présent, nous n’entendons que des mots vides de sens et nous ne voyons aucun résultat”, a dit à l’AFP Jibril Rajoub, un ténor de l’Autorité palestinienne.

Trait d’union entre Tel-Aviv et Jeddah

Autre sujet crucial : la perspective, encore bien hypothétique, d’une normalisation entre l’Arabie saoudite et Israël. Joe Biden tracera un trait d’union symbolique entre les deux pays en effectuant un vol direct inédit vendredi entre Tel-Aviv et Jeddah.

“Le fait que le président Biden vole directement en Arabie saoudite résume la dynamique des derniers mois (…) Nous espérons et agissons de façon à ce qu’il s’agisse des premiers pas, du début, d’un processus de normalisation”, a déclaré mardi un haut responsable israélien.

L’administration Biden voudrait par ailleurs obtenir du royaume saoudien, un allié stratégique des États-Unis et premier exportateur de brut mondial, qu’il ouvre les vannes pour calmer l’envolée des cours de l’or noir et apaiser l’inflation.

En campagne, Joe Biden voulait réduire ce royaume au rang de “paria” après l’assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Élu, il a déclassifié un rapport concluant que le prince héritier et homme fort du royaume Mohammed ben Salmane, dit “MBS”, avait “validé” ce meurtre. Samedi à Jeddah, il est prévu que Joe Biden rencontre ce même “MBS”.

Avec AFP

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