Le feuilleton judiciaire qui tient le Sénégal en haleine vient de connaître un nouveau coup de théâtre. Nabou Lèye, figure centrale de l’enquête sur le double meurtre d’Aziz Dabala et Waly Gano, a vu son horizon s’assombrir brutalement ce mardi. Malgré une ligne de défense immuable, la danseuse a été extraite de son contrôle judiciaire pour être de nouveau placée sous mandat de dépôt au Camp pénal.
« Je n’y suis pour rien »
Face au juge d’instruction, l’artiste n’a pas cillé. Selon des propos rapportés par L’Observateur, elle a maintenu sa version des faits avec une fermeté désespérée : « Je n’y suis pour rien. Je n’ai pas tué et je ne sais pas qui a tué. » Une posture de déni qu’elle brandit depuis le début de l’instruction, espérant ainsi convaincre le magistrat de son innocence dans cette affaire sanglante.
Le revirement accablant de « Modou Lô »
Pourquoi ce retour soudain derrière les barreaux ? La réponse réside dans la confrontation musclée avec le principal suspect, Amadou Lamine Diaw, alias « Modou Lô ». Jusque-là erratique dans ses déclarations, ce dernier a opéré un virage à 180 degrés. Il accuse désormais frontalement Nabou Lèye d’être la commanditaire du crime, en complicité avec le chanteur Tarba Mbaye.
Le mobile invoqué fait froid dans le dos : le groupe aurait agi pour récupérer des « vidéos compromettantes » que détenait Aziz Dabala. Une version qui transforme la danseuse, de simple témoin ou complice passive, en cerveau présumé d’une expédition punitive ayant viré au carnage.
Le mystère des expertises techniques
Pourtant, le dossier reste un véritable casse-tête pour les enquêteurs. Si le témoignage de « Modou Lô » l’accable, la science, elle, semble bégayer. Des sources proches de l’enquête évoquent une contre-expertise technique dont les éléments tendraient à disculper la danseuse. Ce paradoxe entre les aveux (parfois fragiles) des co-accusés et les preuves numériques place le juge d’instruction sur une ligne de crête.
En attendant que la justice ne démêle le vrai du faux, Nabou Lèye retrouve l’ombre des prisons sénégalaises, emportant avec elle les secrets d’une nuit de novembre qui n’a pas encore livré toute sa vérité.