PR AMSATOU SOW SIDIBE APRES SON LIMOGEAGE DU PALAIS
«J’ai souffert à la Présidence de la République….»
Le limogeage du Pr Amsatou Sow de son poste de ministre conseiller chargée des Droits humains le 02 février dernier n’a pas freiné sa détermination à œuvrer pour un plus grand respect des droits humains au Sénégal. Hier en conférence de presse, la leader de la Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines (Car Leneen) a confirmé son attachement à l’arrêt du Groupe de travail des Nations Unies concernant l’affaire Karim Wade. Par ailleurs, la juriste a dénoncé son compagnonnage avec Macky Sall qu’elle a estimé rempli d’embuches.
« J’ai souffert à la présidence de la République » c’est en ces termes que l’ancien ministre conseiller le Pr Amsatou Sow Sidibé a résumé son passage dans le gouvernement de la seconde alternance. Hier lors d’une conférence de presse, l’ancienne ministre-conseiller de Macky Sall chargée des Droits de l’homme a dénoncé l’absence de cadre de concertation et de réflexions pour apporter des solutions aux problèmes du peuple sénégalais.
Une situation qui selon elle, a connu son paroxysme avec l’affaire Karim Wade qui lui a valu son limogeage de la part du chef de l’Etat. « Je n’ai pas de problèmes personnels avec le président. Je suis resté presque deux ans sans le rencontrer et j’ai rédigé en son attention des centaines notes qui sont demeurées lettre morte.
Dans ce sens, j’ai du surmonter de nombreux embuches dans l’exercice de mes fonctions à la présidence. Dans l’affaire Karim Wade, ma sortie en faveur du rapport du Groupe de travail des Nations Unies a conduit à mon éviction du gouvernement », affirme le leader du Convergence des acteurs pour la défense des valeurs républicaines (Car/ Leneen).
« Si c’est à refaire je le referai….. »
D’après elle, ce limogeage ne saurait entériner sa détermination à œuvrer pour le respect des droits de l’homme et de la personne conformément aux conventions internationales. « Si c’est à refaire je le referai. Je persiste à dire qu’il y a eu détention arbitraire dans cette affaire, dans la mesure où la prolongation de la détention n’est pas justifiée au regard des traités internationaux ratifiés par le Sénégal. D’après moi, le rôle d’un conseiller c’est de parler avec le président les yeux dans les yeux. S’il n’y arrive pas il peut utiliser d’autres voies possibles. A cet effet, j’ai choisi d’autres moyens pour me faire entendre » confesse l’ex directrice de l’Institut des Droits de l’Homme et de la Paix de l’Ucad ».
Avant de rappeler « les confidences de son directeur du cabinet qui m’a confirmé que mon positionnement dans l’affaire Karim Wade fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Selon ce dernier, mes précédentes sorties contre l’absence de communication avec le président et mon désaccord dans l’interprétation d’un article de la Constitution avec un autre collègue ministre conseiller avaient déjà jeté les prémices de mon éviction du gouvernement.
Mais mon expertise et mes convictions en matière de droits humains et de justice sociale ont toujours été dans la ligne directrice de l’ensemble de mes activités ». Abordant la question de son avenir politique au sein de la mouvance présidentielle, la légiste veut se montrer prudente. « Je suis en pleine réflexion sur cette question avec les membres de mon parti. Mais, aujourd’hui je peux affirmer que je suis politiquement libre et toute personne qui souhaite travailler avec moi sera accueillie à bras ouverts. Mes bras sont ouverts à tous les gens qui pensent qu’on peut travailler pour un Sénégal de rupture » révèle t-elle en guise conclusion.