Ce mardi 4 juin 2025, l’ancien ministre-conseiller à la présidence Omar Sow, figure connue de l’Alliance pour la République (APR), s’est retrouvé au banc des accusés devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar. Il est poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, après des déclarations controversées faites sur la plateforme Seneweb, dans l’émission politique Ultimatum.
À la barre, l’ancien proche collaborateur de Macky Sall a tenté de minimiser ses propos, les qualifiant de « lapsus malheureux », mais le ministère public, lui, n’a pas été convaincu. Dans son réquisitoire, le procureur de la République Ibrahima Ndoye a requis six mois de prison ferme et 200 000 FCFA d’amende contre Omar Sow, estimant que ses paroles ont jeté le discrédit sur l’institution judiciaire et alimenté la suspicion autour des décisions du parquet.
Une déclaration qui fait tache
Le 29 mai dernier, dans un passage largement relayé sur les réseaux sociaux, Omar Sow avait affirmé que le parquet s’apprêtait à placer sous bracelet électronique l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall — une information fausse, sans fondement judiciaire, et qui a aussitôt provoqué un tollé dans les milieux politiques et judiciaires.
Le parquet a vu dans cette déclaration une tentative de manipuler l’opinion publique, en laissant entendre que des décisions de justice seraient prises sous influence politique ou selon des intérêts partisans. « Ce genre de propos, venant d’un ancien conseiller du président, n’est pas un simple écart de langage. C’est un message lourd de conséquences, surtout dans un climat politique déjà tendu », a martelé le procureur.
À la barre, des regrets… mais pas d’aveu
Face aux juges, Omar Sow a adopté un ton conciliant. Il a reconnu l’imprudence de ses propos, qu’il a qualifiés de « mal formulés », affirmant avoir confusément relayé une rumeur non vérifiée. « Ce que j’ai dit relève d’un lapsus. Je présente mes excuses au parquet et à toute l’institution judiciaire », a-t-il déclaré, visiblement tendu.
Ses avocats, eux, ont plaidé la bonne foi, dénonçant une instrumentalisation politique du procès. « Il s’agit d’un excès de langage, pas d’un acte criminel. La détention ne peut pas être la réponse à une erreur verbale », a soutenu la défense, appelant à la clémence du tribunal.
Mariata beye pour sunugal 24