Il a reconnu les faits, mais cela n’a pas suffi à l’absoudre aux yeux de la justice. Adama Fall, chroniqueur bien connu et membre actif de l’Alliance pour la République (APR), a été condamné ce lundi par le tribunal correctionnel à deux mois de prison avec sursis et à une amende de 70 000 FCFA, montant correspondant à la somme qu’il avait indûment encaissée via la plateforme de transfert d’argent Wave.
Un jugement symbolique, certes clément, mais porteur d’un message clair : la probité reste exigée, même pour les figures publiques affiliées au pouvoir.
Un aveu sans détour, mais des faits accablants
Les faits, bien que modestes en valeur, sont limpides dans leur déroulé. Il y a quelques semaines, la victime transfère par erreur 70 000 FCFA sur le compte Wave d’Adama Fall. Mais au lieu de restituer la somme ou de répondre aux multiples tentatives de contact, le chroniqueur aurait volontairement coupé toute communication, rendant la récupération des fonds impossible.
Face à cette impasse, la victime dépose plainte. Une enquête est ouverte, et les relevés de la plateforme de paiement confirment le retrait effectif de la somme litigieuse par l’accusé.
Convoqué à la barre, Adama Fall n’a pas cherché à nier. Bien au contraire. « Je reconnais ma faute, je sais que j’ai tort », a-t-il déclaré devant le juge, dans un aveu sans fard. Ce mea culpa, bien qu’apprécié, n’a pas empêché le procureur de requérir un mois de prison ferme, insistant sur la nécessité de sanctionner un acte frauduleux « délibéré et moralement condamnable ».
Une condamnation avec sursis, mais un coup dur pour l’image
Finalement, le tribunal a opté pour une peine avec sursis, signe d’une certaine indulgence face aux aveux de l’accusé et au caractère isolé de l’infraction. Mais le préjudice moral et symbolique est bien réel, tant pour Adama Fall que pour le parti dont il est un militant actif.
Cette affaire, bien qu’anecdotique en apparence, intervient dans un climat politique où la moralité des agents publics et des personnalités affiliées au pouvoir est scrutée de près. Et pour un chroniqueur politique souvent prompt à commenter l’actualité nationale, la contradiction est manifeste.
L’éthique au banc des accusés
Si l’affaire Adama Fall fait parler, c’est aussi parce qu’elle illustre un problème persistant dans l’espace public sénégalais : l’écart entre la posture publique et le comportement personnel. À l’heure où les citoyens exigent plus de responsabilité et d’exemplarité de la part de ceux qui occupent l’espace médiatique ou politique, chaque faux pas devient une leçon, ou un avertissement.
En condamnant Adama Fall tout en lui évitant l’incarcération, la justice semble avoir voulu trancher avec mesure mais fermeté. Une manière de dire que les « petits délits » n’échappent pas à la loi, surtout lorsqu’ils sont le fait de personnalités publiques.
Mariata beye pour sunugal 24