– Alors que le président Bassirou Diomaye Faye lançait ce 28 mai au Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad) à Diamniadio le très attendu Dialogue national, une absence de taille s’est fait remarquer : celle de Barthélémy Dias. Le tonitruant maire déchu de Dakar a choisi de boycotter l’événement pour tracer sa propre voie — en marge, mais pas en silence.
Connu pour son franc-parler et son goût du contre-pied, Barthélémy Dias avait prévenu : il ne s’associerait pas à ce qu’il considère comme une concertation « verrouillée » et peu représentative de la diversité des voix politiques. Fidèle à sa ligne, il a opté pour une démonstration parallèle, en lançant ce même jour son propre cadre d’échange : « Sénégal bignou bokk », une initiative présentée comme un espace citoyen et alternatif de réflexion nationale.
Le rendez-vous est donné à 15h, au Fun City, à Dakar — une heure symbolique, choisie en contrepoint du lancement officiel du Dialogue national à Diamniadio. Selon le quotidien Les Échos, Barthélémy Dias pourrait bien y dévoiler des propositions inédites, ou formuler de virulentes critiques à l’encontre de la démarche gouvernementale.
Ce geste n’est pas anodin. Il envoie un signal fort sur les fractures persistantes au sein du paysage politique sénégalais, où certaines figures, pourtant issues du même camp que le nouveau pouvoir, entendent affirmer leur autonomie. Derrière cette sortie, se dessine une volonté claire : celle de peser sur le débat national autrement que par les canaux institutionnels traditionnels.
Si le Dialogue national, voulu par Diomaye Faye, ambitionne de tourner la page des tensions électorales et d’amorcer une nouvelle ère de consensus, l’attitude de Barthélémy Dias rappelle que l’unité nationale ne se décrète pas — elle se construit, pas à pas, dans l’inclusion réelle de toutes les voix, même dissonantes.
Mariata beye pour sunugal 24