Hôpital Mame Dabakh de Tivaouane : Le personnel réclame encore la libération des agents emprisonnés dans l’affaire des 11 bébés calcinés

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L’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh de Tivaouane a été paralysé par une grève de 48 heures, les jeudi 11 et vendredi 12 aout 2022 derniers. Un mouvement initié par le personnel de santé. Un plan d’action pour exiger la libération de trois agents de ladite structure, la sage-femme Awa Diop, l’aide-infirmière, Coumba Mbodj, Fodé Ndione, chef de la Division de la maintenance, emprisonnés depuis maintenant trois mois dans l’affaire des 11 nourrissons morts tragiquement dans l’incendie du service de néonatalogie, la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 mai 2022

C’est à l’appel de la sous-section du Sutsas de l’hôpital Mame Abdoul Aziz Dabakh de Tivaouane, que cette grève de 48 heures paralysant tout le système dans ville sainte a été décrétée par le personnel de santé qui persiste à exiger la libération de trois agents de la structure emprisonnés dans l’affaire de l’incendie du 25 mai dernier. Seules les urgences reçoivent des malades.

Une situation déplorée par les malades qui ont pris d’assaut l’hôpital en cette période d’hivernage qui connait un taux très élevé de patients atteints de grippe. La même situation prévaut au centre de santé Massamba Sall de Tivaouane, où seuls les services de sécurité sont fonctionnels. A en croire le responsable de la sous-section Sutsas, Sidy Lamine Ndoye, « après l’évaluation de ce mouvement d’humeur, ce vendredi, une autre feuille de route sera tracée pour la libération de nos collègues ».

Le mardi 14 juin 2022, Fodé Ndione, chef de la Division de la maintenance de l’hôpital, parmi 14 personnes visées par l’enquête menée par la Division des Investigations Criminelles (DIC), avait rejoint en prison la sage-femme Awa Diop et l’aidesoignante Coumba Mbodj, déférées au Parquet de Thiès le mardi matin 31 mai 2022, avec comme motif : « mise en danger de la vie d’autrui », avant d’être placées sous mandat de dépôt, le 3 juin, par le juge du premier Cabinet du Tribunal d’Instance de Thiès, en charge du dossier

Un combat soutenu par tous les acteurs de la santé

A l’hôpital Mame Dabakh, l’intersyndicale des travailleurs s’est dressée pour dénoncer le fait qu’« à chaque fois qu’il y a des incidents de ce genre dans les hôpitaux, les blouses blanches sont des victimes expiatoires et dans le cas d’espèce, elles sont emprisonnées, humiliées, torturées ».

Le secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et du secteur social (SDT2S), Cheikh Seck, qui ne cesse de montrer son « désaccord » sur les accusations portées contre les agents emprisonnés dénonce une « cabale contre les agents de la santé considérés comme les agneaux du sacrifice ».

Pour sa part, le président de l’Alliance des Syndicats Autonomes de la Santé (ASAS), Mballo Dia Thiam, lui, de se réjouir du fait que « dans ce combat, les travailleurs de l’hôpital Mame Abdou ont toujours reçu le soutien de leurs collègues des régions de Louga et Diourbel, aussi du centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir Ndiéguene de Thiès, qui ne veulent plus accepter d’être les boucs émissaires des autorités qui ne font que politiser notre secteur ».

D’ailleurs l’Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas-And Gueusseum), qui regroupe Sutsas-Sudtm-Sat Santé/D-Cnts Santé-Sat/Cl, prenant le relais du Bureau exécutif régional (BER) de Thiès, prévoit d’organiser, à Thiès, une marche nationale de solidarité aux agents arrêtés

Pour leur part, les habitants de la ville sainte de Maodo rappellent que « le Khalife général de Tidianes, depuis des années, alertait sur la nécessité de relever le plateau technique de l’hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh ». Aussi de pointer « la carence du système de santé publique sénégalais ».

Un réquisitoire d’autant plus plausible que « dans la nuit du mercredi 15 au jeudi 16 juin 2022, vers 3 heures du matin, un autre incendie avait failli ravager le service de la chirurgie de cet hôpital qui avait pris feu ».

L’incendie qui a été éteint par le personnel de garde et les vigiles aurait été provoqué, selon certaines sources, par « une défaillance technique de l’installation électrique qui a fait exploser un ventilateur dans la salle d’hospitalisation où se trouvaient trois patients »

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