L’ASRED s’émeut de la situation émouvante de la montée en puissance d’une
criminalité à forme violente qui s’abat sur nous ces derniers temps. Une telle situation
mérite une réflexion profonde afin d’en déceler les tares et essayer modestement d’en
esquisser quelques pistes de réflexions. Le débat, ces derniers temps s’accentue sur la
criminalité grandissante et inquiétante que connait notre pays.
L’ASRED en tant qu’association de défense des droits des détenus se doit de réagir
face à ce qu’on pourrait appeler « opportunisme». Oui, opportunisme, car on a vu dans
certains medias de la place des intellectuels, des professeurs des docteurs et des
penseurs de tous azimuts s’arroger le droit, le monopole de l’analyse du phénomène
criminel.
De ces analyses, nous retiendrons que la cause principale selon ces soi-disant
criminologues ce sont les repris de justice, les détenus.
Cette manière de penser ou d’analyser n’est rien d’autre qu’une vision fragmentaire et
restrictive du phénomène. Ramener la cause à la grâce présidentielle, n’est rien d’autre
qu’avoir un mépris sur les détenus. Et pourtant j’ose le dire : « il n’y a pas une famille
au Sénégal qui n’a pas un parent en prison ou qui a été en prison ». Et pourtant ces
personnes qui défendent ces idées, ont eux même étaient en prison .Ils oublient leur
passé pénal et se permettent de jeter le discrédit sur les détenus, à la longue on
parlerait même de stigmatisation.
Il est très facile de relater ou réitérer les pensées des criminologues et sociologues à
savoir GABRIEL TARDE, LACASSAGNE, ENRICO FERRI, MAISTRE, KANT sur
un plateau.
Même ces illustres savants ont eu la modestie de reconnaitre qu’il n’existe de panacée
pour cerner le phénomène criminel. Chaque société se cherche jusqu’à nos jours.
Quand un phénomène d’une dimension aussi incommensurable que ce que nous
vivons actuellement nous frappe, le citoyen a besoin d’analyses et de
recommandations pertinentes qui le rassure et rassure même son parent qui est en
détention. Mais prôner pour l’expiation c’est méconnaitre l’évolution du phénomène
criminel.
Je rappelle pour ceux qui veulent faire la corrélation de cette criminalité violente avec
la grâce présidentielle, vous faites fausse route. D’ailleurs, à l’occasion de la fête de
Korité, je peux déclarer qu’il n’y a presque pas eu de grâce car les infractions les plus
bénignes ont eu en à bénéficier pour les remises totales tellement le tri était sévère. Et
pourtant malgré cela, les affaires de Dubai, des sages femmes de Louga, de Kaffrine
avec les élèves, les agressions de Pikine, de Dakar, le meurtre de la dame, du bijoutier
ont bien pu se réaliser sans que les auteurs n’aient jamais mis les pieds en prison, donc
des délinquants
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