Grippe aviaire et Korité: Aviculteurs et ménages perturbés

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La Korité risque d’être compliquée pour les ménages. Confrontés à la grippe aviaire et à la cherté de l’aliment de volaille, les aviculteurs sont obligés de procéder à une hausse des prix du poulet.

La Korité sera célébrée, vendredi ou samedi, au Sénégal. La fête se déroule, cette année, dans un contexte particulier marqué par l’apparition d’une grippe appelée la « maladie de Newcastle » et qui a décimé beaucoup de sujets. Aviculteur depuis plusieurs années, Modou Diouf en a souffert. L’acteur économique déplore la perte de 120 sujets, hypothéquant les chances de réussite de sa campagne. « La grippe a frappé plusieurs aviculteurs. Personnellement, j’ai perdu une centaine de sujets », explique-t-il. Ainsi, financièrement, il ne s’en sortira pas même s’il applique des prix supérieurs. « Je ne vendrai pas de poulets à 3000 FCfa. Avec la situation actuelle, les prix vont varier entre 3 500 et 4 500 FCfa le poulet, c’est sûr », insiste Modou Diouf. Mame Cheikh a vécu pire. Jeune entrepreneur dans ce secteur, il a perdu 1000 sujets. Ainsi, son business est presque tombé à l’eau. « Je n’ai plus de poulets à vendre. Tous les sujets sont morts. J’ai perdu des millions. Ce sera un recommencement à zéro pour moi », déplore-t-il.

Malgré toutes ces pertes, le président de l’Interprofession avicole du Sénégal (Ipas), Amadou Makhtar Mbodj, estime que le marché est bien approvisionné. « Les consommateurs peuvent être rassurés », dit-il, informant que plus de 11 millions de poussins ont été élevés en perspective de la fête. En outre, poursuit l’aviculteur, la grippe aviaire a été circonscrite : elle a touché essentiellement les élevages de poules pondeuses et l’État a pris des mesures de contingence pour éviter la propagation de la grippe aviaire. Ainsi, il promet que, malgré les pertes liées à la maladie de Newcastle, il y aura assez de poulets sur le marché. « Ce que je demande aux consommateurs, c’est d’éviter d’acheter les poulets importés frauduleusement et les cuisses qui constituent un danger sanitaire pour les populations », conseille Amadou Makhtar Mbodj.

« Inévitable hausse » des prix

Vendeur de poulets au marché de Thiaroye-sur-mer, Abdoulaye Sall s’attend à une belle campagne puisqu’il a déjà acquis 250 poulets. Cependant, il n’envisage pas de vendre l’unité à moins de 4000 FCfa. « C’est impossible d’acheter à 3600 FCfa le poulet et le revendre à moins de 4000 FCfa. Il y aura forcément une hausse », avertit Abdoulaye. Cette tendance est confirmée par le président de l’Ipas. Selon Amadou Makhtar Mbodji, le poulet va coûter plus cher cette année à cause de l’augmentation du coût de production. « Nous connaîtrons une légère hausse comparée aux autres années. Toutefois, la viande blanche reste toujours la moins chère et la plus consommée au Sénégal », dit-il. Il en veut pour preuve les importations d’aliment de volaille qui ont atteint 21 milliards de FCfa en 2021. En 2022, les acteurs ont importé plus de 400 000 tonnes de maïs sans compter le tourteau de soja. Le président de l’Ipas lance un appel aux autorités les invitant à plus de vigilance afin de renforcer la surveillance au niveau de nos frontières terrestres et maritimes. « Les poulets importés nous viennent d’un réseau installé dans un pays voisin. Je lance aussi un appel aux ministères de l’Élevage et du Commerce d’organiser des opérations coups de poing au niveau des marchés, mais surtout de maintenir la pression », insiste Amadou Makhtar Mbodji.

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