AccueilActualitésGrève nationale des boulangers : le pain se fait rare, la colère...

Grève nationale des boulangers : le pain se fait rare, la colère monte

Les boulangeries du Sénégal baissent rideau pour 48 heures. Les 6 et 7 octobre, le Regroupement des boulangers du Sénégal (Rubs) a décrété une grève nationale, paralysant la production et la distribution de pain sur l’ensemble du territoire. Une décision lourde de conséquences pour des millions de Sénégalais, mais que les professionnels du secteur estiment inévitable.

Le pain au bord de l’asphyxie

À l’origine de ce mouvement inédit : une situation économique devenue intenable, selon les boulangers. Dans les colonnes de Wal Fadjri, le secrétaire national du Rubs, Amadou Lamine Ndiaye, dresse un constat alarmant : flambée du prix de la farine, du sucre, du gasoil, de l’électricité — autant de charges qui étranglent les boulangers et les contraignent à vendre à perte.

Au-delà de la question des prix, le Rubs pointe également l’inaction de l’État, accusé de n’avoir pas tenu ses promesses, notamment celle de réduire le prix de la farine de 3 000 F CFA par sac. Une mesure pourtant annoncée comme un soulagement pour la filière, mais jamais concrétisée, selon les boulangers.

Un décret oublié, une concurrence sauvage

Autre pomme de discorde : la non-application du décret 2019-22-117, censé encadrer et régulariser le secteur de la boulangerie. Pour les professionnels, cette réglementation — restée lettre morte — aurait dû permettre de lutter contre la prolifération de boulangeries informelles, souvent non déclarées, échappant aux normes de qualité et à la fiscalité.

Un dialogue rompu avec l’État

La colère des boulangers se double d’un profond malaise institutionnel. Estimant que les discussions avec le ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Guèye Diop, sont dans l’impasse, le Rubs parle désormais d’un « signal d’alarme », et non d’un simple bras de fer.

Deux jours sans pain : les consommateurs en première ligne

Pour les Sénégalais, la privation de pain pendant deux jours s’annonce difficile, tant ce produit constitue un aliment de base, surtout dans les zones urbaines. Déjà, des files se forment devant certaines boulangeries, où les stocks sont pris d’assaut avant la fermeture annoncée.

Vers une crise du pain durable ?

Ce mouvement de grève, s’il n’est pas suivi d’un engagement fort de l’État, pourrait n’être qu’un avant-goût de tensions plus graves dans le secteur. Le Rubs n’exclut pas d’étendre ou de durcir le mouvement si leurs revendications ne sont pas prises en compte rapidement.

À la croisée des enjeux économiques, sociaux et politiques, la crise du pain cristallise le malaise plus profond du tissu productif sénégalais, confronté à la hausse généralisée des coûts et à l’absence de régulation efficace.

En attendant, ce sont les étals vides, les petits déjeuners sans baguette, et un secteur au bord de la rupture qui témoignent d’un pays où même le pain devient un luxe.

Mariata beye pour sunugal 24

Articles en relation

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

- Advertisment -

Most Popular