Le député-maire de Agnam se positionne comme un bouclier pour le Président Macky Sall. Et Farba Ngom ne s’en cache pas. Pour lui, personne ne doit critiquer le chef de l’Etat et il est prêt à en découdre. Il aborde également quelques questions de l’actualité.
On ne vous a plus entendu depuis votre dispute avec Me Djibril War et Mansour Faye en Secrétariat exécutif, pouvez-vous revenir sur cet incident ?
Cette affaire est déjà passée et je ne veux revenir sur le sujet. C’est derrière nous. Tout ce que je peux dire, c’est que nous ne sommes pas des ennemis, Mansour est un ami et Djibril War, mon grand-frère. Si j’ai réagi de cette façon (il l’avait empoigné et brutalisé), c’est parce que je ne supporte pas qu’on dise certaines choses au Président Macky Sall, mais cela ne signifie pas que j’ai des problèmes personnels avec eux ou avec n’importe qui d’autre. Mais, que ce soit ma femme, mes enfants ou qui que ce soit, je ne supporte pas qu’on dise du mal de Macky Sall.
Ne pensez-vous pas que les points qu’ils ont soulevés méritaient une discussion au sein du parti ?
Oui, mais il a la possibilité de voir le Président ou lui écrire, pour lui faire part de ses préoccupations, au lieu d’en parler publiquement, comme il l’a fait. Et c’est valable pour tous les responsables.
Mais, le fait est qu’il y a beaucoup de querelles et disputes au sein de l’Apr, quel est le véritable problème de votre parti ?
L’Apr n’a pas de problèmes, seulement les ambitions sont là, les problèmes internes sont inévitables et cela ne peut manquer dans un parti au pouvoir. Encore plus quand le parti s’agrandit. Il y a toujours des querelles de jalousie entre les nouveaux et les anciens. Et c’est ça la politique, il y a toujours des tiraillements. Mais il ne faudrait pas que l’on soit des ennemis.
Lors de cette réunion du Sen, Le Président vous a demandé de vous rapprocher de vos bases et des populations, est-ce à dire qu’il n’est pas satisfait de l’animation du parti ?
Les responsables du parti ne devraient même pas attendre que le Président leur dise de se rapprocher des bases. Un bon responsable ne doit pas attendre des instructions pour animer sa base. Et le Président fait bien de nous rappeler la nécessité d’aller vers les bases et de discuter avec les militants. Parce que lui n’a pas le temps de le faire, nous devons être les relais avec les populations, voir les problèmes qu’elles rencontrent et lui rapporter ces informations, afin qu’il y trouve des solutions.
Comment l’Apr se prépare pour les prochaines élections législatives ?
L’Apr est dans Benno bokk yaakaar et prépare les élections avec cette coalition. Actuellement, nous sommes à la phase d’inscription des populations sur les listes électorales. L’objectif, c’est d’inscrire 4 millions d’électeurs et nous travaillons à l’atteindre. C’est la recommandation que nous avons reçue, nous n’en sommes pas encore à la préparation des Législatives.
Mais, l’opposition se prépare de son côté, une liste unique est même envisagée, ne serait-ce pas dangereux pour vous ?
L’opposition avait fait front commun lors du Référendum et a été battue…
Oui, mais les enjeux ne sont pas les mêmes…
Effectivement ! Mais, l’élection des membres du Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct) a permis de réduire les prétentions de beaucoup de supposés leaders. Les frustrations notées sont survenues entre des militants et leurs responsables et non entre les militants et Macky Sall qui, avec tout ce qu’il a réalisé, en quatre années de présidence, est soutenu de tous les citoyens patriotes. Il ne se préoccupe que de l’avenir du pays. Sur ces quatre ans, chaque Sénégalais peut faire le bilan de Macky Sall, nul besoin d’appartenir à l’Apr ou à Benno Bokk Yaakar. Les difficultés existent partout, mais son bilan est très positif. Je ne comprends pas comment on peut remettre en cause l’utilité du Ter (Train express régional) par exemple, quand on connaît l’importance des infrastructures de transport dans le monde actuel. Encore plus si on est un homme politique, Cheikh Tidiane Gadio doit se rectifier.
A quel sujet ?
Comment Cheikh Tidiane Gadio peut affirmer ne pas être d’accord avec le Ter ? Il doit savoir que la décision ne lui revient pas. Ce n’est pas un adversaire politique d’envergure pour le Président Sall. Lors de la Présidentielle de 2012, il n’a obtenu que 26 000 voix sur l’électorat intérieur et de la Diaspora. Dans mon seul arrondissement de Agnam, je dépasse de loin ces 26 000 voix. Pour un ancien ministre des Affaires étrangères, il n’a rien à dire. On a vu aucun maire du Sénégal se réclamer de «Luy diot diotna». Il faut qu’il comprenne que «Li diotone diot na bou yague» (il y en a qui appartienne au passé). Il n’est même pas en train de faire de la politique. Il était dans le même gouvernement que Macky Sall et ce dernier est maintenant son Président. Il doit accepter la volonté divine.
On vous accuse d’être incapable de supporter les critiques contre Macky Sall. C’est peut-être pour cela que vous vous en prenez à Khalifa Sall et Barthélémy Diaz ?
Pourquoi devrais-je accepter que l’on critique Macky Sall ? C’est un homme très poli. Il n’a jamais dit du mal des gens. Toute personne qui le fait, en son nom, l’a fait à son insu. Il n’a aucun intérêt à s’en prendre à Khalifa Sall. C’est plutôt ce dernier qui communique sur cela pour pouvoir exister. D’ailleurs, je conseille aux apéristes de rester en dehors des problèmes du Parti socialiste (Ps). Laissons-les laver leur linge sale en famille. Nous ne devons nous occuper que de la coalition Benno Bokk Yaakar.
Est-vous d’accord pour la levée annoncée de l’immunité parlementaire du député Aminata Diallo du Ps ?
La politique est faite de convictions et de détermination. Je fais partie d’une coalition. Si elle décide d’approuver cette décision, je serais la première personne à voter oui. Dans la politique, je ne revendique que les décisions du président de la République. Pour chaque décision qu’il prendra, je ne chercherai pas à comprendre. Je serai à ses côtés pour toute prise de position.
Donc, vous êtes d’accord pour l’augmentation des députés pour la Diaspora ?
Ceux qui se disent contre l’augmentation du nombre de députés oublient que l’Assemblée nationale comptait, il y a peu, 120 députés. La Diaspora fait partie du Sénégal. Elle envoie au pays près de la moitié de son budget sans recevoir la moindre distinction. La Diaspora, c’est plus de mille milliards, chaque année, au pays. Son entrée à l’Assemblée nationale est une excellente décision du président de la République. Pourtant, il ne sait pas s’ils s’allieront à l’Apr ou pas.
Cette décision ne vise-t-elle pas simplement à déstabiliser l’opposition ?
Le Président Sall déteint la majorité dans ce pays. Ses rivaux ne parlent que pour exister. La plupart de leurs déclarations sont fausses. Le bilan de Macky Sall parle pour lui. Comment un Sénégalais peut trouver à redire en voyant cela ? Je ne peux me l’expliquer.
Il y a eu quelques tensions entre les responsables politiques de la région de Matam. Qu’est-ce qui est à l’origine ?
Il y a des personnes qui font de la politique en créant des troubles pour profiter de la division entre les personnes. Personnellement, je n’ai de problème avec quiconque aime et appuie le Président Sall. Je n’ai pas peur d’aller au clash avec quelque adversaire politique qui soit. Mais je peux dire que j’ai un problème avec toute personne qui ne partage pas la vision du président de la République ou le côtoie par intérêt. Je les considère comme des accompagnants et non de véritables amis. Matam n’est la propriété de personne, mais Macky Sall et la coalition y sont majoritaires.
Ce que vous insinuez est très grave. Est-ce que Macky Sall reconnait bien ses «amis» qui ne seraient pas sincères avec lui ?
Bien sûr ! Eux-mêmes savent qu’il a conscience de leur manque de conviction. Je n’en ai pas parlé avec lui, mais le Président est très intelligent et très patient. Personne ne peut le duper aussi facilement.
Comment appréhendez-vous une Présidentielle avec Khalifa Sall et tout ce qu’il représente à Dakar ?
Nous avons gagné la Présidentielle en 2012, ainsi que le Référendum à Dakar. C’est vrai qu’on y a perdu les Locales, mais ce n’est pas la même réalité qu’une élection présidentielle. Nous avons plusieurs responsables qui peuvent porter la bataille de Dakar. Hormis Moustapha Cissé Lô que le parti a installé officiellement coordonnateur au département de Mbacké, aucun autre responsable de l’Apr n’a été installé dans son département par le parti. Et pourtant, on gagne à chaque élection. Donc, on n’a rien à craindre. Ce format nous convient bien.
source: IGFM
