Le débat autour de la qualification à donner à la décision du Conseil Constitutionnel fait rage depuis la déclaration du Président Macky Sall du 16/02.
L’article 51 de la Constitution du Sénégal stipule : << Le Président de la République peut, après avoir recueilli l’avis du Président de l’Assemblée Nationale et du Conseil Constitutionnel, soumettre tout projet de loi constitutionnelle au référendum >>. Mais dans le texte fondateur du Conseil Constitutionnel , à savoir la loi organique 92-23 du 30/05/1992, tout comme dans les dispositions mêmes de la Constitution relatives au Conseil Constitutionnel, il n’apparaît en aucun moment au nombre de ses compétences, la possibilité pour l’institution judiciaire de pouvoir donner un avis . L’article 92 de la Constitution qui traite des compétences du Conseil Constitutionnel dispose : << Le Conseil Constitutionnel connaît de la constitutionnalité des Règlements intérieurs des Assemblées Législatives, des lois et des engagements internationaux, des conflits de compétence entre l’exécutif et le législatif, ainsi que les exceptions d’inconstitutionnalité soulevées devant la Cour Suprême>>Il résulte de ce texte important pour la compréhension du débat en cours, qu’en aucun moment, il n’est prévu que le Conseil Constitutionnel puisse avoir la compétence de donner un avis consultatif ou un avis conforme , disons quelques avis que ce soient. Il faudra donc modifier l’article 92 de la constitution pour que le Conseil Constitutionnel puisse se prononcer sur des demandes d’avis plutôt que d’avoir à rendre des décisions alors que le PR et toute l’opinion s’attendaient à un avis. Cela résulte de l’alinéa 2 de l’article 92 de la Constitution qui stipule : << Les décisions du Conseil Constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles…>> Moralement non . Les engagements en politique constituent la source même de la légitimité des élus . Donc pour que la parole des hommes politiques ait un sens,et soit crédible ,il faut que ceux qui s’engagent respectent leurs engagements et leur parole. En outre, ayant pratiqué l’Etat, au niveau le plus élevé, je puis affirmer que le septennat nous va beaucoup mieux que le quinquennat . Dans nos pays, tout est à faire : y compris,la construction et la consolidation de l’Etat de Droit dans ses divers fondements. Disposer de suffisamment de temps me semble nécéssaire pour le Chef de l’Etat pour donner un sens à son élection. Et sept ans me semblent corrects de ce point de vue. Souleymane Ndéné Ndiaye |