Macky Sall propose d’importantes réformes à soumettre au référendum. Mais du référendum, les Sénégalais ne retiennent et ne sont intéressés que par le mandat. Ils s’attendaient à être convoqués pour une réduction rétroactive du mandat en cours de cinq ans ou son maintien de sept ans.
Mais les choses sont devenues claires : ce ne sera pas à ce niveau car le mandat reste de sept ans. Pour les citoyens électeurs, les dés sont donc jetés. Par conséquent, aucun enthousiasme n’est manifesté pour ce référendum du 20 mars 2016. L’organiser serait ainsi un acte onéreux. Passer par l’Assemblée nationale semble être une alternative plus simple, plus commode, parce que abrégée et moins couteuse. Une consultation référendaire est dispendieuse. Les urgences dans ce pays sont sociales. La somme à mobiliser pour organiser un référendum peut largement servir à des secteurs sociaux d’importance majeure. Déjà, le manque d’enthousiasme des Sénégalais, l’indifférence qu’ils manifestent après le discours à la Nation de Macky Sall et l’absence d’intérêt suscité par le maintien du septennat qui ne retient que l’attention d’une certaine élite politique, civile et universitaire renseigne qu’un fort taux d’abstention risque d’être noté. Le Oui l’emportera car ne voteront pratiquement que les militants de l’Apr et une minime portion de militants des partis alliés. Malgré l’acquiescement complaisant de Ousmane Tanor Dieng, le consentement partisan du vieux Moustapha Niasse et l’agrément maquisards des gens de la coalition Benno Bokk Yakaar (BBY), les militants des partis alliés, ceux du Ps, de l’Afp, de la Ld, et des autres tout courtaudes formations politiques ne se seront indubitablement pas mobilisés pour aller voter au référendum. Il sera alors plus sage pour Macky Sall de saisir l’Assemblée nationale plutôt que d’enrôler des millions et des millions de francs pour une consultation référendaire qui ne mobilise pas et dont on devine aisément les résultats. L’État sénégalais est déjà trop dépensier pour des questions d’ordonnancement protocolaire et de train de vie. L’insalubrité est envahissante. Des étudiants réclament un traitement social plus digne. Certaines Collectivités locales ont encore des abris provisoires en guise de salles de classe. Certains Centres de santé ne disposent même pas d’ambulance pour les cas d’urgence. Les problèmes sociaux sont incommensurables. Passer par l’Assemblée nationale en lieu et place de l’organisation d’une consultation référendaire serait plus judicieux pour certains services publics et pour le bien commun national. L’argent à mobiliser pourrait alors être utilisé ailleurs. Ce référendum du 20 mars risque bien d’être un fiasco. Le Piroguier |