L’élégance démocratique est encore méconnue des acteurs de la scène politique nationale. Agir dans les limites du supportable, attaquer en règle, et s’opposer dans l’adversité ; voilà ce qui fait vraiment défaut à la classe politique nationale. A l’assemblée nationale, majorité et opposition ne cessent en effet de biaiser le jeu démocratique.
Les politiques Sénégalais se complaisent aujourd’hui dans une crise de normes et de procédures qui caractérise leur vécu politique de tous les jours. Le constat est plus que criard. L’élégance démocratique entendue sous l’angle d’un comportement républicain vertueux, d’une attitude citoyenne responsable, d’un échange de propos respectueux entre adversaires politiques ; procède d’un idéal redevable à tous. Son but étant d’arriver à inculquer aux sénégalais, le respect aux règles démocratiques qui régissent notre pays, sans dommages collatéraux. Malheureusement, c’est tout à fait le contraire sous nos cieux.
Le Sénégalais ne reconnait que les rapports de force avec son prochain, nonobstant la notion de teranga que l’on nous rabâche à tout bout de champ. L’Etat tout comme l’opposition se livrent une guerre larvée au sein de l’hémicycle. Chaque partie use pleinement de sa position et de ses armes pour schématiser l’autre à sa guise. Et sans aucune retenue. Ce qui aboutit directement à des rapports exécrables. Ce climat de violence physique ou verbale sur fonds de commerce politique est de plus en plus érigé en règle démocratique. Conséquences : Chaque segment stéréotypé du pays nourrit un esprit revanchard qui pourrait menacer inexorablement la stabilité de notre pays.
Il y a donc une absence notoire du principe de l’élégance démocratique qui garantit la stabilité nationale et l’esprit de consensus autour de l’essentiel. Le politique Sénégalais incarne toutes les postures magnanimes du monde sauf ce comportement Républicain consistant à agir dans l’adversité politique sans pour autant heurter la conscience du peuple, violer impunément la loi ou alors appeler à l’insurrection. Aujourd’hui, la classe politique nationale a le devoir de cultiver absolument l’élégance démocratique au profit des jeunes générations. C’en est devenu un impératif catégorique que de leur inculquer un comportement politique vertueux et une recherche de paix durable dans notre pays. Car sans ce manque à gagner, la démocratie ne serait que de l’utopie au pays de la téranga !
Adja Tabaski pour sunugal24.net