En plein cœur des débats à l’Assemblée nationale, la tension est montée d’un cran ce lundi lorsque le président de l’Assemblée, El Malick Ndiaye, a imposé une stricte application des règles de procédure. Cette décision a suscité une vive réaction de la part de la députée Aissata Tall Sall, qui n’a pas tardé à exprimer son mécontentement face à ce qu’elle considère comme une tentative de museler l’opposition.
La scène s’est déroulée lors d’une session consacrée à des questions cruciales concernant la politique économique du gouvernement. Alors que les députés de l’opposition tentaient d’interroger le ministre des Finances sur des sujets sensibles, El Malick Ndiaye a décidé de limiter le temps de parole des intervenants, invoquant le besoin de respecter le règlement intérieur de l’Assemblée.
« Nous ne pouvons pas accepter que la voix de l’opposition soit étouffée dans cet hémicycle. Nous sommes ici pour représenter le peuple et défendre ses intérêts, pas pour être réduits au silence ! » a déclaré Aissata Tall Sall, visiblement furieuse, lors d’une conférence de presse qui a suivi la session. Elle a ajouté que cette attitude du président de l’Assemblée était symptomatique d’un manque de respect pour la démocratie et pour le débat parlementaire.
Les tensions entre la majorité et l’opposition ne sont pas nouvelles, mais la décision d’El Malick Ndiaye d’appliquer les règles de manière rigoureuse a mis en lumière des fractures déjà existantes. Des députés de l’opposition ont également critiqué cette approche, arguant qu’elle nuit à la qualité du débat et à la capacité de l’Assemblée à jouer son rôle de contre-pouvoir.
Face à cette situation, certains observateurs politiques s’inquiètent de la direction que prend la démocratie sénégalaise. « La politique doit être un espace de dialogue et de confrontation d’idées, pas un lieu où l’on impose des silences. Si nous voulons avancer en tant que nation, il est crucial que toutes les voix soient entendues », a commenté un analyste politique.
El Malick Ndiaye, de son côté, a défendu sa position, affirmant qu’il avait pour mission de garantir le bon fonctionnement de l’Assemblée et que des règles de procédure étaient nécessaires pour éviter le chaos. « Mon rôle est de veiller à ce que chaque député puisse s’exprimer, tout en respectant les règles qui régissent notre institution », a-t-il répondu lors d’une brève déclaration à la presse.
Alors que les débats à l’Assemblée continuent, la colère de Aissata Tall Sall et les tensions qui en découlent mettent en lumière les enjeux cruciaux de la gouvernance et de la démocratie au Sénégal. L’opposition, déterminée à faire entendre sa voix, semble prête à poursuivre sa lutte, tandis que la majorité devra naviguer habilement entre le respect des règles et la nécessité d’un débat démocratique ouvert et inclusif.