Décès suspect de 2 talibés d’un daara à Touba: la police interrompt l’inhumation et arrête un maître coranique

La mort suspecte de deux talibés (Abdou S. S, âgé de 10 ans et Baye D. W. âgé de 09 ans, pensionnaires d’un même Daara et la tentative avortée de leur inhumation, défraie la chronique depuis ce dimanche matin.   

Décédés, dans la nuit du vendredi au samedi, le maître coranique A.S, aurait informé les parents des deux disciples, dont les corps sans vie ont été déposés dans la morgue de la mosquée de Guédé. Ce dimanche, au moment où le maître coranique et les parents s’apprêtaient à les inhumer, la police, alertée, est intervenue pour arrêter une inhumation dite irrégulière : Les corps des deux disciples ont été déposés à la morgue de l’hôpital Matlaboul Fawzeyni par les sapeurs-pompiers. Des réquisitions ont été adressées par les limiers au médecin légiste pour établir les circonstances de la mort

des deux disciples. Le maître coranique A. S qui enseigne le coran depuis 1987 et dirige actuellement au quartier de Guédé, un daara de 160 talibés, âgés entre 6 et 20 ans, est actuellement en garde à vue à la police de Gouye Mbind, pour violation des règles d’inhumation.

La version du maître coranique

S’il est évident, que les douleurs abdominales font penser à une intoxication alimentaire sont soulevés, le problème reste entier, puisque devant les enquêteurs, A.S visiblement peiné, a soutenu une coïncidence malheureuse, de mort naturelle et la volonté divine : Il raconte que « le jeudi 25 novembre, Abdou, lui avait faire part de maux de tête, tandis que Baye lui ne s’est plaint à aucun moment. C’est le vendredi à 22 heures que tout a basculé, puisque c’est à ce moment qu’un disciple l’a informé des maux de ventre dont se plaignait Baye, une fois sur place il constate que son disciple a expiré. Dans cette même nuit, Abdou s’est plaint à nouveau de maux de ventre, la gorgée d’eau qu’il prit fut

la dernière, puisque l’enfant s’est raidit avant de rendre l’âme : suffisant pour, dira-t-il, informer à temps les parents des victimes, puis de déposer les deux corps sans vie, à la morgue de la mosquée de Guédé, plus proche. Deux corps sans vie à quelques heures d’intervalle, dans un même daara : Du coup rebondi, la fuite des responsabilités de certains parents et la sécurité des enfants dans les daaras. En attendant les résultats de l’autopsie, les supputations vont bon train, puisque huit disciples de la daara d’A.S, sont alités et se plaignent de douleurs abdominales et de maux de tête.

Le Soleil