Commercialisation de l’arachide: les paysans du Saloum, dindons de la farce

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Lancée depuis le 3 décembre, la campagne de commercialisation de l’arachide a connu ses premiers couacs à Kaolack. Entre le marteau des opérateurs et l’enclume de la SONACOS, les producteurs versent dans le ” Mbappat”, bradage des produits agricoles car ils peinent à vendre leur kilogramme à 210 francs comme fixé par l’État.

Avec une ardoise de 1,7 milliards due aux opérateurs, la SONACOS a encore versé de l’huile sur le feu en durcissant ses conditions d’achat de l’arachide. ” Après la réunion qu’il avait tenu avec nous à Dakar, le directeur général Pape Dieng nous avait promis 400 millions d’avance sur la dette avant le démarrage de la campagne, mais rien n’a été fait” dénonce le secrétaire général de la fédération nationale des opérateurs privés stockeurs, transporteurs ( FNOPS/ T).

Comme un blocage ne vient jamais seul, la SONACOS vient de mettre en oeuvre l’échantillonnage des graines d’arachides, une application du décret 85 – 178, selon des sources proches de l’entreprise. Car l’entreprise soupconnerait les opérateurs de lui vendre de l’arachide de mauvaise qualité tout en réservant le meilleur aux indiens.

” Cette décision de tester le contenu des camions et de rejeter tout produit qui ne présente pas une densité de 300 grammes / le litre est une application erronée du décret que nous avons. La SONACOS est une huilerie, elle n’achète pas de semences, elle n’a qu’à se limiter à l’abattement” continue Bidji Cissé.

“Les paysans, dindons de la farce”

“Les points de collecte ne fonctionnent pas, tous ceux qui y vont avec leur arachide le cède à crédit, les opérateurs n’ont pas d’argent. Le marché parallèle où règne le ” Mbappat” est l’unique alternative avec des prix qui varient entre 150 ou 175 francs CFA le kilogramme ” révèle Ibrahima Badiane, le président des producteurs du bassin arachidier.

Persuadés que seul le départ de Pape Dieng de la SONACOS peut dénouer la situation, les opérateurs de Kaolack continuent à se braquer au grand dam des paysans qui ne savent plus à quelle campagne de commercialisation se fier.

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