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Scandale à la Société Générale du Sénégal : un conseiller clientèle détourne plus de 74 millions de F CFA

 

La Société Générale du Sénégal (ex-SGBS) est de nouveau au cœur de la tourmente. Moins d’un an après le retentissant dossier Amadou Dicko, du nom de cet expert financier accusé d’un détournement de 3,4 milliards de francs CFA, l’institution bancaire fait face à un nouveau scandale financier d’ampleur. Selon les révélations du quotidien Libération dans son édition du jour, un conseiller clientèle de 51 ans, identifié sous les initiales O. Bah, a été arrêté pour des faits particulièrement graves : faux et usage de faux, escroquerie et détournement de fonds via un système informatique. Le préjudice est estimé à 74,05 millions de francs CFA.

Un mode opératoire minutieux et répété

Les faits reprochés à O. Bah s’étendent sur une période allant de novembre 2022 à juin 2024. Durant près de 20 mois, l’employé de la banque aurait mis en œuvre un stratagème bien rodé, exploitant à la fois ses accès privilégiés au système bancaire et la vulnérabilité de comptes clients inactifs ou frappés de saisie.

Selon l’enquête menée par la Division des investigations criminelles (DIC), Bah procédait en plusieurs étapes : il identifiait des comptes dormants, qu’il débitait frauduleusement. Les fonds étaient ensuite transférés vers un compte de transit ouvert au nom de son neveu, résidant à l’étranger, avant d’être redirigés vers ses propres comptes bancaires répartis entre la Société Générale, la BOA (Bank of Africa) et la Banque de l’Habitat du Sénégal (BHS), via l’application SG Connect.

Un montage numérique d’une précision redoutable, révélateur d’une connaissance approfondie des rouages bancaires.

Une arrestation au siège, des aveux complets

C’est au siège même de la Société Générale, sur l’avenue Lamine Guèye à Dakar, que O. Bah a été interpellé par les enquêteurs de la DIC, ce jeudi. Placé en garde à vue, il aurait rapidement avoué les faits, invoquant des difficultés financières et sociales pour justifier ses actes.

Déféré dans la foulée au parquet, il devra répondre de ses actes devant la justice. En attendant, ce nouveau dossier jette une ombre sur les dispositifs de contrôle interne de la banque, censés prévenir ce genre de dérives.

Une banque sous tension

Pour la Société Générale du Sénégal, l’affaire tombe au plus mal. Déjà fragilisée par le dossier Dicko, qui avait profondément ébranlé sa crédibilité, l’institution est de nouveau contrainte à gérer une crise de réputation. La répétition des cas de détournements internes pose une question troublante : le système de supervision et d’audit interne de la banque est-il suffisamment robuste ?

Les clients et partenaires institutionnels, eux, s’interrogent. Comment une telle fraude a-t-elle pu passer inaperçue aussi longtemps ? Quelles mesures ont été prises en amont pour détecter des mouvements anormaux sur des comptes dormants ? Autant de questions auxquelles la direction générale devra répondre.

Le spectre d’une hémorragie de confiance

Au-delà de l’affaire O. Bah, c’est toute la gouvernance du secteur bancaire sénégalais qui se trouve interpellée. Ce nouveau scandale risque d’alimenter une perte de confiance dans les établissements bancaires, à l’heure où l’inclusion financière est un enjeu majeur de développement.

Pour rappel, la Société Générale du Sénégal, filiale du groupe français Société Générale, se présente comme un acteur clé de la place financière ouest-africaine. Mais à l’heure actuelle, elle devra plus que jamais prouver sa capacité à se réformer, à restaurer l’éthique professionnelle, et à assurer la sécurité des dépôts de ses clients.

Mariata beye pour sunugal 24 

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