N’ayant pas reçu le feu vert des autorités, les organisateurs ont décidé de surseoir à la marche et proposé de tenir en lieu et place un meeting. « Là encore, nous avons reçu un refus catégorique. Les autorités pensaient que Kemi Seba venait pour déstabiliser le pays. Après d’intenses pourparlers, elles nous ont concédé la salle du gouvernorat pour une conférence publique. À notre grande surprise, Kemi Seba a été interpellé avant même d’arriver à Bobo Dioulasso », explique Roland Bayala, porte-parole de la Copa-BF. Lequel tient à clarifier la position de son mouvement : « notre lutte est dirigée contre la présence française et l’impérialisme et non contre nos autorités ».
Coutumier des coups d’éclats
En 2019, Kemi Seba avait déjà été expulsé de Ouagadougou après des propos jugés outrageants contre le chef de l’État burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, qu’il avait accusé d’être aux ordres de Paris.
Un tribunal burkinabè l’avait finalement condamné à deux mois de prison avec sursis pour outrage au président. Un an plus tôt, le militant anti-CFA, qui effectuait une tournée de présentation de son ouvrage intitulé « L’Afrique libre ou la mort » avait pourtant été reçu avec tous les égards par le président Roch Marc Christian Kaboré.Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Capo Chichi, se définit comme un « polémiste et conférencier panafricain ». Jouissant d’une certaine popularité, mais adepte des déclarations extrémistes contre la France et le franc CFA, il est coutumier des interpellations et a été de nombreuses fois expulsé de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ces dernières années.
Avant de se rendre à Ouagadougou ce vendredi, il était à Conakry. Trois ans après avoir été expulsé du pays, il avait fait son grand come-back, s’affichant avec Mamadi Doumbouya, le chef de la junte qui a renversé Alpha Condé le 5 septembre dernier.