AccueilA LA UNEBaisse des prix de l'énergie : L'annonce oubliée de Sonko ?

Baisse des prix de l’énergie : L’annonce oubliée de Sonko ?

Lundi 27 octobre dernier, face au patronat, le Premier ministre Ousmane Sonko avait annoncé une bonne nouvelle concernant l’énergie : « Dans quelques jours, il y aura des mesures de baisse sur l’électricité et les produits pétroliers », disait-il. Le timing était clair : « Dans quelques jours ». Sauf que depuis lors, c’est le silence total sur la question. Cela fait plus de deux semaines qu’aucune baisse n’a été confirmée, encore moins constatée. Personne n’en parle, ni en Conseil des ministres ni ailleurs, comme si elle n’existait pas et n’avait jamais existé. Est-ce parce que celui qui l’a annoncée ne siège plus en Conseil des ministres depuis deux semaines ?

En tout cas, il urge d’éclairer la lanterne des Sénégalais sur la question. Malheureusement, les Sénégalais eux-mêmes n’en font pas une priorité. Ils semblent plus préoccupés par la politique — notamment la brouille entre le président Diomaye et son Premier ministre — qu’une mesure qui impacte directement leur quotidien. Pendant ce temps, les soi-disant associations de consommateurs sont devenues des agents de communication de la Senelec, qui cherche à s’expliquer face aux accusations de hausse des prix du Woyofal.

Pourtant, cette baisse annoncée par Sonko était bel et bien sur la table des autorités. Le gouvernement travaille à la fois sur une baisse conjoncturelle et une baisse structurelle qui serait le résultat du gas-to-power. À propos de la baisse conjoncturelle, le ministre Birame Souleye Diop disait ceci au mois de mai : « Nous avons demandé à la Senelec d’aller trouver dans la Senelec les moyens d’absorber le choc d’une baisse, de faire moins de gain, moins d’affaires, moins de bénéfices et de supporter cette baisse. Nos équipes y ont travaillé (…) Nous avons pu élaborer des solutions que nous avons proposées à l’autorité, qui est en train de les étudier. »

Toutefois, dans une sortie au lendemain de celle de Sonko, ce même Birame Soulaye Diop ne s’est exprimé que sur la solution structurelle : « Nous travaillons activement à une baisse durable du coût de l’électricité (…) C’est un jalon majeur vers notre objectif d’une énergie plus propre, plus accessible et moins chère pour tous », avait-il déclaré lors de la réception des turbines à gaz de Ndar Énergie, gardant le silence sur l’autre solution.

Pourquoi alors ce silence ? Est-ce pour ne pas heurter le FMI ? Il est vrai qu’avec les multiples dégradations de sa note par les agences de notation et la chute continue de ses obligations, le Sénégal dispose de peu de marge face à l’institution de Bretton Woods. Or, le FMI a toujours exigé du Sénégal qu’il supprime les subventions à l’énergie. Tous les communiqués de fin de mission sous Macky Sall insistaient sur ce point. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il va lâcher. Parler de baisse des prix de l’énergie dans ce contexte de négociations pourrait ressembler à une provocation.

Pourtant, il y a de la place pour une baisse des prix de l’énergie grâce à un contexte international largement favorable. Le prix du baril a connu une moyenne de près de 80 dollars en 2024, contre une moyenne qui pourrait se situer légèrement au-dessus de 60 en 2025. Ce qui constitue une baisse très nette en une année. Par exemple, alors que le prix du baril avoisinait les 75 dollars en 2024, aujourd’hui, il s’approche des 60 dollars, soit une baisse d’environ 15 dollars sur le baril.

D’ailleurs, la Côte d’Ivoire a déjà revu ses tarifs sur le pétrole lampant et sur la tranche sociale du prix de l’électricité. Pourquoi pas le Sénégal ?

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