L’affaire secoue le paysage médiatique sénégalais depuis plusieurs jours, et elle vient de connaître un tournant judiciaire majeur. Badara Gadiaga, figure bien connue du paysage audiovisuel et chroniqueur attitré de l’émission « Jakaarlo Bi » sur la Télévision Futurs Médias (TFM), a été inculpé et placé sous mandat de dépôt ce lundi par le doyen des juges d’instruction. Une décision lourde de conséquences, tant sur le plan judiciaire que symbolique.
L’information est désormais officielle : le magistrat instructeur a suivi à la lettre le réquisitoire du procureur de la République. Une information judiciaire a été ouverte pour plusieurs chefs d’accusation : discours contraires aux bonnes mœurs, diffusion de fausses nouvelles, offense à une autorité exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République, ainsi que violation des articles 80 alinéa 2, 254, 255 et 257 du Code pénal sénégalais.
Le dernier article cité, rarement invoqué dans les affaires médiatiques, retient tout particulièrement l’attention : il sanctionne la réception, sollicitation ou acceptation de dons, présents ou subsides à des fins de propagande susceptible de compromettre la sécurité publique. Une incrimination grave qui laisse entrevoir l’ampleur des soupçons qui pèsent sur le chroniqueur.
Une escalade déclenchée en direct
Le point de départ de l’affaire remonte au 4 juillet dernier, lors de la diffusion de l’émission « Jakaarlo Bi ». Ce soir-là, un vif échange a opposé Badara Gadiaga au député Amadou Ba, élu sous la bannière du parti Pastef. Les propos tenus par le chroniqueur, jugés par certains comme incendiaires et politiquement tendancieux, ont rapidement embrasé la toile. L’arrestation de Gadiaga est intervenue le mercredi suivant, le 9 juillet, plongeant le monde des médias dans la stupeur.
En attendant, Badara Gadiaga passera ses prochaines nuits derrière les barreaux, dans l’attente de l’issue d’une instruction qui s’annonce longue et scrutée à la loupe par l’opinion publique.
Mariata beye pour sunugal 24