Avalanche dans l’Isère : le point sur l’enquête

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L’enquête sur l’avalanche survenue mercredi sur une piste des Deux-Alpes (Isère) et qui a causé la mort de trois personnes, deux lycéens lyonnais et un touriste ukrainien, progresse.
Le professeur encadrant la sortie est en garde-à-vue
L’encadrant du groupe scolaire a été placé en garde à vue, jeudi, pour « homicides involontaires », selon le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat. Ce dernier a toutefois rappelé que le professeur, grièvement blessé lors de l’avalanche et toujours hospitalisé au CHU de Grenoble, « bénéficie de la présomption d’innocence » et qu’il « n’est pas question de l’accabler ». L’enquête de la gendarmerie devra déterminer son « état psychiatrique » et « sa capacité à encadrer un groupe ».
Les lycéens se sont « engagés en toute connaissance de cause »
Une dizaine d’élèves ont d’ores et déjà été entendus par les gendarmes. Au total, une quarantaine de personnes doivent être interrogées. Plusieurs élèves avaient manifesté le matin du drame le désir de se rendre sur la piste noire fermée, mais le professeur responsable de la sortie — qui n’était pas présent au moment de l’avalanche — s’était alors clairement opposé à cette idée.Dans l’après-midi, pourtant, le groupe, qui était constitué des dix élèves les plus aguerris à la pratique du ski, a toutefois « enjambé le filet de sécurité » interdisant l’accès à la piste. « C’est en toute connaissance de cause » qu’ils s’y sont engagés, a insisté M. Coquillat. La piste concernée était « fermée depuis le début de la saison », car elle était « trop dangereuse à cause des cailloux et du manque de neige ».
D’autres skieurs auditionnés pour trouver la cause de l’avalanche
Selon le procureur un des point clé des investigations est de déterminer « qui a déclenché » la coulée. Plusieurs skieurs s’étaient engagés sur cette piste dans la journée, pour profiter des récentes chutes de neige, selon les témoins entendus dans cette affaire. Selon un touriste roumain, un groupe d’une quinzaine de skieurs auquel il appartenait était passé au-dessus des élèves lyonnais juste avant le drame « en coupant le manteau neigeux ».
La journée de mercredi était caractérisée par un risque « marqué » d’avalanche, de niveau trois sur une échelle qui en compte cinq. A ce niveau, des coulées de neige peuvent se déclencher au passage d’un seul skieur.
Au total, dix-neuf élèves de première option sport du lycée Saint-Exupéry de Lyon étaient en stage ski aux Deux-Alpes pour la semaine, encadrés par trois professeurs d’EPS. Le matin, une des élèves du groupe s’était blessée en chutant et était donc restée à l’hôtel avec deux autres élèves fatigués et un des trois professeurs, a rapporté le procureur. La troisième professeure était repartie skier avec six des élèves mercredi après-midi, d’un niveau inférieur.

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