Washington s’est refusé jeudi à désigner un responsable de l’attaque qui a fait au moins 28 morts mercredi dans le centre d’Ankara, appelant aussi bien la Turquie que les combattants kurdes en Syrie à la retenue.
La Turquie a accusé le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et les milices kurdes de Syrie d’avoir perpétré cette attaque, assurant qu’elle avait « un lien direct » avec les combattants des Unités de protection du peuple (YPG) kurdes.
« Nous ne sommes pas en mesure de confirmer ou de démentir les affirmations du gouvernement turc au sujet de la responsabilité » de l’attaque, a toutefois déclaré jeudi le porte-parole du département d’Etat américain, John Kirby. « Pour nous, la question reste ouverte et nous comprenons qu’une enquête est en cours ».
La Turquie « a le droit de se protéger des attaques terroristes sur son sol », a-t-il souligné lors d’un point presse à Washington, avant de rappeler toutefois que les Etats-Unis ont « déjà demandé à la Turquie d’arrêter de bombarder de l’autre côté de la frontière », en Syrie, tout comme ils ont « demandé aux YPG de faire preuve de retenue ».
« Nous avons exhorté et continuerons à exhorter la Turquie à ne pas bombarder de l’autre côté de la frontière et nous continuons à exhorter les combattants Kurdes qui se trouvent de l’autre côté de cette frontière à ne pas faire non plus des choses qui seraient contreproductives face à l’objectif plus large qu’est la lutte contre Daech », acronyme arabe de l’Etat islamique (EI), a dit John Kirby.
« Nous aimerions voir une réduction des tensions », a-t-il martelé.
Le porte-parole a également souligné que « certains des meilleurs combattants contre Daech en Syrie ont jusqu’ici été des combattants Kurdes ».
La coalition internationale contre l’EI menée par les Etats-Unis a donc « offert un soutien aérien à ces combattants par le passé (…) et ce type de soutien de la coalition se poursuivra tant que la lutte contre Daech continuera en Syrie », a-t-il ajouté.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a présenté par téléphone « ses profondes condoléances » à son homologue truc Mevlüt Cavusoglu et l’a assuré du « ferme engagement des Etats-Unis en faveur de leur partenariat avec la Turquie, une alliée de l’Otan, dans la lutte commune contre le terrorisme », selon un communiqué.