Assemblée National: Thierno Bocoum fustige le nouveau règlement intérieur

« La majorité n’a pensé qu’à augmenter ses privilèges à la place de ses responsabilités et de ses prérogatives ». Telle est la réaction de l’ex-député Thierno Bocoum suite à la révision du règlement intérieure de la représentation nationale, interrogé par Les Echos.

Critique, le leader du mouvement ’’AGIR’’ soutient, en effet, qu’en augmentant le nombre de commissions qui passe de 11 à 14, « la majorité ne fait qu’augmenter les postes de dépenses à la charge du contribuable sénégalais, tout en ignorant ses attentes ». Parmi celles-ci, l’opposant cite la mise en place opérationnelle par le Parlement des mécanismes de transparence et de suivi de l’exécution des lois votées. Ce qui est d’autant plus urgent,

ajoute-t-il, que « la commission comptabilité et contrôle, qui est chargée de la transparence des ressources allouées à l’Assemblée nationale n’a jamais produit de rapports » destinés à l’Assemblée nationale.

Thierno Bocoum de poursuivre : « A la place d’une extension des prérogatives des députés compte tenu des nouvelles opportunités de contrôle, l’article 80 bis de ladite proposition se limite à restreindre l’initiative parlementaire ».

Accusant la majorité d’avoir agi sous la dictée de l’Exécutif. « Les termes de l’article 80 bis sont révélateurs de la plume qui se cacherait derrière cette retouche. Cet article corse les dispositions déjà existantes pour réduire à néant les marges d’intervention du député dans le cadre d’un projet de loi de finance accroché aux exigences de l’entrée en vigueur du budget-programme en 2020. Tout laisse croire que les députés de la majorité se sont encore conformés à un texte de l’Exécutif pour en faire une proposition de loi. »

Conclut, il tranche que la majorité a raté une occasion de se doter des moyens de se pencher sur le contrôle effectif du budget-programme prévu par les directives de l’UEMOA de 2009