Après l’attentat d’Istanbul, l’Allemagne sous le choc

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La plupart des victimes sont allemandes. Même si Berlin affirme que le pays n’était pas visé, l’inquiétude grandit.
Le Bundestag a débuté sa séance de mercredi par une minute de silence, en mémoire aux victimes de l’attentat d’Istanbul mardi. Après l’attentat suicide qui a fait 10 victimes parmi un groupe de 33 touristes allemands, l’Allemagne est sous le choc. L’attentat était ce mercredi en une de toute la presse, faisant passer au second plan le scandale des agressions sexuelles de la Saint-Sylvestre.

Même si les victimes sont pour l’essentiel allemandes, «rien n’indique que des touristes allemands étaient visés expressément par les auteurs de cette attaque», a déclaré le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière (CDU), qui s’est rendu sur place ce mercredi. «Il n’y a donc aucune raison pour les Allemands de différer ou de modifier leurs projets de déplacement en Turquie», a ajouté le ministre. Son collègue des Affaires étrangères, le social-démocrate Frank-Walter Steinmeier, avait toutefois revu la veille les recommandations délivrées aux touristes se rendant à Istanbul. Les principaux voyagistes allemands proposent depuis mardi l’annulation gratuite de leurs réservations en Turquie.

Le SPD est pour une fois plus alarmiste que la CDU sur le domaine de la sécurité. Heiko Maas, ministre de la Justice et également SPD, rappelait mardi que «l’Allemagne aussi est une cible pour des terroristes. Il est donc impossible de nier qu’il existe un danger général, même si nous n’avons pour l’instant aucune indication concrète relative à des cibles».

Soutien à la coalition

L’attentat d’Istanbul s’est déroulé «exactement quatre jours après le démarrage des opérations de soutien de la Bundeswehr [l’armée allemande, ndlr] à la coalition contre l’EI, note le quotidien conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung. Même si pour l’heure, on ne peut pas affirmer avec certitude s’il y a un lien direct entre cet engagement et l’attentat». En Irak et en Syrie, l’Allemagne se contente de fournir un soutien logistique à ses alliés, sans participation directe aux bombardements. Deux avions Tornado de la Bundeswehr soutiennent depuis vendredi l’intervention de ses alliés contre les positions de l’Etat Islamique. «L’EI sait bien que ce soutien à la coalition internationale est critiqué en Allemagne même, souligne le magazine Der Spiegel. Les terroristes espèrent que l’attentat d’Istanbul renforcera le camp des opposants au soutien aux frappes.»

Toujours selon le magazine, l’EI espère également attiser les ressentiments anti-réfugiés dans le pays en envoyant un Syrien tuer des touristes allemands (selon les autorités turques, le terroriste était un Syrien âgé de 28 ans présenté comme un membre de l’EI). Selon un rapport des services de renseignements allemands, l’Etat islamique cherche à accélérer la radicalisation de nombreux jeunes musulmans occidentaux en misant sur la progression de l’extrême droite en Allemagne comme en France.

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