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Après l’arrestation «musclée» des activistes : Guy annonce une plainte contre la police

Des activistes ont vécu un mercredi mouvementé après leur marche avortée vers la Place Washington. «Bastonnés» et «torturés» par la police, d’après leurs propos, Guy Marius Sagna et Cie comptent saisir la Justice. Dans cet entretien réalisé par téléphone hier, le secrétaire administratif de Frapp annonce la poursuite de la lutte contre le parrainage électoral.

Quelle est la suite de la lutte contre le parrainage après votre marche mouvementée ?
Nous allons poursuivre la lutte contre ce parrainage illégal parce que la Cour de justice de la Cedeao, qui a estimé que l’embargo contre le Mali n’était pas juste, a aussi dit, il y a un an, que le parrainage électoral était antidémocratique au Sénégal et avait ordonné à l’Etat du Sénégal de le supprimer. Pour nous, le président de la République, par ailleurs président de l’Union africaine, n’a d’autre choix que de respecter et non de fragiliser des décisions des institutions africaines. S’il ne le fait pas, c’est à nous citoyens de le contraindre à respecter cela. S’il refuse et s’obstine à ne pas supprimer le parrainage électoral, ce serait cautionner la défiance aux juridictions africaines, aux peuples de la Cedeao au nom desquels la Cour

de justice de la Cedeao rend la Justice. Nous ne souhaitons pas comme en 2019 qu’on ait des sélections législatives à la place d’élections législatives. Le Président Macky Sall ne peut pas sélectionner les candidats qui feront face à sa coalition le 31 juillet 2022. La lutte continue et nous invitons tous les démocrates à se joindre à nous afin d’éviter le scénario de 2019. Des responsables politiques ne se sentaient pas concernés quand on descendait dans les rues pour rejeter le parrainage. Finalement, ils ont été injustement recalés.

Est-ce que vous n’êtes pas seuls dans ce combat au regard de la faible mobilisation durant votre marche d’avant-hier ?
Dans ce pays, les grandes mobilisations n’ont jamais été un hasard. Les mobilisations de mars 2021 sont les résultats de manifestations de plusieurs années. L’acte que nous avons posé hier est un acte d’avant-garde. Or, le propre de l’avant-garde est d’avoir raison très tôt mais aussi d’informer les citoyens. Aujourd’hui, il y a une décision de Justice que le Président Macky Sall foule aux pieds, on doit se mobiliser pour lui signifier qu’il n’a pas d’autre choix que de la respecter. Nous n’apprécions pas l’échec ou le succès de notre manifestation à plusieurs dizaines de citoyens, nous l’apprécions sur le moyen et le long termes. Nous sommes quitte avec notre conscience parce que nous estimons que ce que nous avons fait hier (mercredi), c’est ce qu’il fallait faire. Si c’était à refaire, il faudrait le refaire. Nous allons continuer à nous battre. C’est petit à petit qu’il va y avoir une massification et nous allons éveiller les consciences. Nous invitons les citoyens à s’inscrire sur les listes électorales. Nous allons porter plainte contre l’Etat du Sénégal et la police pour les tortures infligées à 18 membres de 9 mouvements citoyens. Nous avons

plus d’une dizaine de membres qui au moment de sortir du Commissariat central de Dakar, ont été mis dans des véhicules. On m’a mis sur la route de Thiès sans téléphone. Ce sont des méthodes voyous. Il est inacceptable que notre pays aille dans ce sens-là. D’autres membres ont été mis dans un véhicule vanne et ont été jetés à Keur Massar, Tivaouane Peulh, Bargny, Rufisque et au milieu du péage. En route, ils ont été bastonnés par des policiers encagoulés. C’est scandaleux ! Cela montre qu’aucun citoyen n’est en sécurité. Nous sommes tous en sursis. Nos avocats ont été empêchés de s’approcher de nous. Nous avons été en garde à vue sans notification.

Le Doyen des juges a rejeté la demande de mainlevée du contrôle judiciaire de Ousmane Sonko. Quel commentaire faites-vous de cette décision ?
Ousmane Sonko est victime d’un complot national et international dont l’objectif est de le liquider politiquement. Tous les sondages ont montré à Macky Sall et à la France que si rien n’est fait, Ousmane Sonko sera le 5ème Président du Sénégal. Ils se sont mobilisés pour s’attaquer au président Ousmane Sonko et Pastef, au maire Barthélemy Dias et à tous ceux qui ont décidé de dire non. En Afrique, la Justice est au cœur des complots. Nous savons qu’il y a des juges intègres et dignes mais la Justice n’est pas indépendante. Elle est au cœur des complots politiques.

Aminata Ndiaye

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