Après plusieurs mois passés derrière les barreaux, une première note d’espoir semble se dessiner pour le comédien Moussa Seck, au cœur d’une affaire d’escroquerie portant sur des deniers publics. Ce jeudi 17 juillet 2025, l’artiste a comparu devant le tribunal correctionnel du Pool judiciaire financier (PJF), dans une atmosphère tendue mais empreinte de soulagement pour ses proches.
Ce jour-là, le procès a été renvoyé au 7 août prochain, à la demande de ses avocats, Mes Abdou Kane et Ndofane Diouf, après qu’ils ont informé la juridiction que leur client avait réuni l’intégralité de la somme réclamée par l’État : 8,84 millions de francs CFA.
Un pas décisif vers la réparation
L’annonce a suscité un intérêt immédiat : Moussa Seck, en détention préventive depuis le 19 mars 2025, a franchi un pas décisif vers la régularisation de sa situation. Ses conseils ont sollicité un délai d’une semaine pour permettre le versement officiel de la somme à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC).
Ni le procureur de la République ni l’Agent judiciaire de l’État (AJE) n’ont formulé d’objections. Le tribunal a donc accédé à la demande, autorisé le versement de la caution, et reporté l’audience au 7 août, le temps pour la défense de produire la quittance de dépôt.
Un dossier sensible aux multiples ramifications
Pour rappel, Moussa Seck est poursuivi pour escroquerie et usage de faux en écriture privée, dans une affaire explosive qui remonte à une enquête de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC). Le comédien est soupçonné d’avoir participé à un vaste réseau de détournement des aides d’urgence mises en place par l’État en pleine crise de la Covid-19, dans le cadre de la convention État-employeurs.
Le rapport de l’OFNAC met en lumière un système organisé de fraude, où des individus présumés, dont Moussa Seck, auraient falsifié des dossiers d’entreprises, en y ajoutant des employés fictifs, afin de bénéficier indûment de subventions publiques.
Aux côtés de l’artiste, un autre prévenu, Cheikh Ibrahima Kébé, poursuivi notamment pour concussion, reste également dans la ligne de mire de la justice, bien qu’il ait été placé sous contrôle judiciaire depuis janvier. Ce dernier ne s’est pas présenté à l’audience, sans que la cour ne précise les suites à donner à cette absence.
Des victimes en attente de réparation
Le dossier implique également huit parties civiles : Mamadou Diallo, Papa Gora Diongue, Séga Diagne, Farma Diankha, Kounta Mbaye, Djibril Ngom, Aly Sy Diop et Mbaye Diack, toutes victimes présumées de ce système de fraude. Si le remboursement annoncé par Moussa Seck se confirme, il pourrait constituer un élément à décharge et peser positivement dans la balance judiciaire, sans toutefois effacer la gravité des faits reprochés.
Un procès très attendu
La prochaine audience, fixée au 7 août 2025, sera cruciale. Elle devrait permettre au tribunal de vérifier l’effectivité du versement et, peut-être, d’évaluer les intentions du comédien dans une logique de réparation. À la croisée des chemins entre reconnaissance des torts et volonté de réhabilitation, Moussa Seck joue désormais une partie délicate de sa carrière et de sa réputation.
Dans un climat où la lutte contre la corruption s’est intensifiée, cette affaire emblématique continue de mobiliser l’opinion, à la fois sensible au destin personnel d’un artiste aimé du public, et attachée à l’exemplarité dans la gestion des fonds publics.
Mariata beye pour sunugal 24