C’est un Cheikh Oumar Anne visiblement indigné qui s’est exprimé sur le plateau de l’émission Sen Show de la SEN TV. Le coordonnateur général de la Nouvelle Responsabilité, connu pour ses prises de position tranchées, a vigoureusement dénoncé ce qu’il qualifie de « dérive politique » du régime en place, en prenant la défense d’Ibrahima Bâ, fils de l’ancien Premier ministre Amadou Bâ, récemment arrêté.
« Ibrahima n’a rien fait » : une défense sans ambiguïté
« Ibou est comme un fils pour moi. […] Ibrahima n’a rien fait », a martelé Cheikh Oumar Anne, visiblement affecté par l’arrestation du jeune homme, qu’il considère comme une victime collatérale des tensions politiques post-électorales. Pour le maire de Ndioum, cette interpellation n’a rien de juridique : c’est une « méchanceté » pure et simple, habillée en action judiciaire.
L’homme politique rappelle que le fils d’Amadou Bâ n’a jamais exercé de fonction publique ni bénéficié d’un poste de responsabilité dans l’appareil d’État, balayant ainsi toute tentative de le lier à d’éventuelles malversations de l’ancien régime.
Un bilan au vitriol contre le régime Diomaye-Sonko
Mais Cheikh Oumar Anne ne s’est pas limité à l’affaire Bâ. Dans une charge frontale contre les deux premières années de la gouvernance du duo Diomaye Faye – Ousmane Sonko, l’ancien ministre sous Macky Sall a dressé un tableau sombre du nouveau pouvoir, qu’il accuse d’improvisation, d’acharnement politique et de règlements de comptes ciblés.
Il cite nommément plusieurs figures de l’ancien régime interpellées ou incarcérées ces derniers mois :Farba Ngom, Tahirou Sarr, mais aussi des personnalités plus médiatiques comme Badara Gadiaga et Abdou Nguer. Selon lui, ces arrestations témoignent d’un « grave recul démocratique » et d’une volonté manifeste de museler la liberté d’expression sous couvert de justice.
Une justice instrumentalisée ?
Cheikh Oumar Anne ne mâche pas ses mots. Pour lui, les actions du gouvernement relèvent moins de la restauration de la bonne gouvernance que d’un agenda purement politique, construit sur la diabolisation systématique des anciens dignitaires. Il accuse ainsi le pouvoir de confondre justice et vengeance, dans une tentative d’intimider toute voix critique.
« On ne peut pas bâtir un État de droit sur la base d’arrestations précipitées et de procès d’intention », a-t-il déclaré, visiblement soucieux de replacer le débat sur le terrain des principes démocratiques.
Une chose est sûre : en défendant Ibrahima Bâ, Cheikh Oumar Anne relance le débat sur l’équilibre entre responsabilité politique et respect des droits individuels. Dans un climat tendu, où les arrestations se multiplient, cette prise de parole marque un tournant dans la stratégie de riposte de l’opposition.
Mariata beye pour sunugal 24