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Affaire Force-Covid-19 : Ndèye Aminata Loum Ndiaye recouvre la liberté, l’ombre des milliards plane toujours

Nouveau rebondissement dans l’un des volets les plus sensibles de l’enquête sur les détournements présumés du fonds Force-Covid-19. Après plus de cinq mois de détention, Ndèye Aminata Loum Ndiaye, ex-Directrice de l’Administration générale et de l’Équipement (DAGE) au ministère du Développement industriel et des PME, a été remise en liberté provisoire. Une décision qui, si elle soulage ses proches, ne met pas fin à l’affaire.

Une décision judiciaire qui divise

Placée sous mandat de dépôt en avril 2025, l’ancienne DAGE était mise en cause dans la gestion d’un budget de 2,5 milliards de francs CFA, alloué à son ministère pour l’acquisition de masques au plus fort de la pandémie de Covid-19. Un rapport accablant de la Cour des comptes avait relevé un écart de 2,3 millions de masques entre les quantités déclarées achetées et celles effectivement livrées ou distribuées.

Malgré la gravité apparente des faits, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Dakar a choisi de confirmer sa mise en liberté provisoire, contre l’avis du parquet, soulignant que les charges ne sont pas suffisamment sérieuses pour justifier une détention prolongée. Une ligne de défense portée par ses avocats, qui ont insisté sur l’absence d’irrégularité formellement établie à son encontre, et sur le fait qu’elle n’était ni ordonnatrice ni gestionnaire direct des fonds.

Une liberté sous conditions, des coaccusés toujours en détention

Cette décision ne signifie pas pour autant un non-lieu. Ndèye Aminata Loum Ndiaye reste inculpée et soumise à une liberté surveillée, dans l’attente du jugement. En revanche, d’autres figures clés du dossier restent sous les verrous, à commencer par Mamadou Moustapha Diop, gestionnaire des crédits, Mouhamadou Bamba Amar, chauffeur du ministère, et surtout l’ancien ministre Moustapha Diop, dont le nom cristallise les tensions.

Ce dernier, traduit devant la Haute Cour de Justice, est poursuivi pour détournement de deniers publics, corruption, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs. Une affaire explosive, dont le traitement judiciaire s’inscrit dans un contexte politique particulièrement sensible, marqué par la volonté affichée du pouvoir en place de solder les comptes de l’ancien régime.

Un procès du système ?

L’affaire Force-Covid-19 est emblématique d’un système de gestion opaque, révélé au grand jour par les audits post-pandémie. La Cour des comptes, dans un rapport rendu public fin 2024, avait mis en lumière des anomalies systémiques, dans plusieurs ministères, sur fond d’urgence sanitaire et de dérogations exceptionnelles aux règles de passation des marchés publics.

Au-delà des individus, c’est toute une chaîne de responsabilités administratives et politiques qui se trouve désormais sous le microscope de la justice sénégalaise. Et la libération partielle de certains acteurs ne fait qu’ajouter à la complexité d’un dossier où la frontière entre erreur de gestion, négligence et délit pénal reste floue.

Un dossier loin d’être clos

Si la libération provisoire de Ndèye Aminata Loum Ndiaye marque une pause dans sa détention, elle ne clôt pas le dossier. Le procès à venir s’annonce déterminant : il devra trancher entre les accusations de dilapidation de fonds publics et les arguments de gestion dans l’urgence avancés par la défense.

Une chose est sûre : dans un pays où les scandales de gestion publique se succèdent, cette affaire reste un test grandeur nature pour l’indépendance de la justice et la crédibilité de la lutte contre l’impunité.

Mariata beye pour sunugal 24

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