L’heure est à la riposte dans les rangs de l’opposition parlementaire issue de l’ancien régime. Le groupe Takku-Wallu, émanation de l’Alliance pour la République (APR) et de ses alliés, s’apprête à monter au créneau ce lundi à travers une conférence de presse très attendue.
Aïssata Tall Sall et ses collègues entendent faire entendre leur voix sur les dossiers brûlants qui secouent l’Assemblée nationale et le paysage politique national.
Un rendez-vous politique qui s’annonce comme un tir groupé contre l’actuelle majorité, à commencer par le Premier ministre Ousmane Sonko, dont la récente prise de parole continue d’agiter la classe politique.
Une riposte à la « virulence » de Sonko ?
La conférence de presse, selon plusieurs sources, sera l’occasion pour Takku-Wallu de répliquer à la dernière sortie tonitruante d’Ousmane Sonko. Le chef du gouvernement n’a pas mâché ses mots lors de son discours de mardi dernier, fustigeant à la fois les « barons du passé » et dénonçant des « réseaux de prédation financière » dans l’ancien pouvoir. Une attaque frontale à peine voilée contre les figures de l’APR et de la coalition Benno Bokk Yakaar.
En décidant de briser le silence, Takku-Wallu semble vouloir reconquérir le terrain du débat public, trop longtemps laissé à l’initiative du nouveau pouvoir. Et le choix d’Aïssata Tall Sall pour mener la charge n’est pas anodin : ancienne ministre de la Justice et fine stratège politique, elle incarne l’aile modérée mais résolue du camp libéral.
L’Assemblée nationale sous haute tension
Autre sujet au programme : la tension persistante à l’Assemblée nationale, où les séances plénières sont devenues le théâtre de passes d’armes verbales virulentes, . Le groupe Takku-Wallu, bien qu’en position minoritaire, entend dénoncer ce qu’il perçoit comme une dérive autoritaire du pouvoir exécutif sur l’institution parlementaire, notamment à travers les projets de loi controversés et les restrictions imposées aux initiatives des députés de l’opposition.
Cette sortie médiatique intervient alors que le débat sur la réforme institutionnelle annoncée par le président Diomaye Faye s’intensifie. Pour Takku-Wallu, il s’agit aussi de se positionner comme un contre-pouvoir actif, à même de peser dans les discussions à venir, notamment celles relatives à la justice, à la gouvernance et à la répartition des ressources.
Une opposition en quête de cohérence
Mais au-delà de la posture, cette conférence de presse sera également un test de cohésion pour un groupe souvent décrit comme fragmenté entre nostalgie de l’ordre ancien et volonté d’adaptation à la nouvelle donne politique. Si Takku-Wallu veut s’imposer comme un acteur crédible face à la coalition au pouvoir, il lui faudra démontrer unité, clarté et vision.
Le défi est de taille : dans un contexte où le régime actuel bénéficie encore d’un capital de sympathie, la moindre dissonance dans les rangs de l’opposition pourrait être exploitée par les partisans de la rupture.
Le rendez-vous de ce lundi sera donc scruté de près. Takku-Wallu peut-il redevenir une force politique audible et structurée, ou restera-t-il à la remorque d’un passé désormais contesté ? Une chose est sûre : le combat politique est loin d’être terminé.
Mariata beye pour sunugal 24
