Un nouveau chapitre, plus explosif que jamais, s’ouvre dans l’affaire Lat Diop. Selon des informations , le parquet financier vient d’ordonner l’arrestation du directeur général de la société Afritech, une structure désormais au cœur du scandale. Ce développement intervient après le dépôt d’un réquisitoire supplétif du parquet auprès du président du Collège des juges d’instruction du Pool judiciaire financier (PJF), dans le cadre de l’enquête sur les malversations présumées à la Lonase.
Cette nouvelle offensive judiciaire marque un tournant stratégique, qui élargit le périmètre des responsabilités et fait tomber un acteur-clé jusqu’ici resté dans l’ombre.
Une société choisie sans appel d’offres
Au cœur de la tourmente : un marché de 100 millions de francs CFA attribué à Afritech sans appel d’offres ni procédure concurrentielle. Selon les éléments contenus dans le rapport d’expertise comptable ayant déclenché cette vague d’arrestations, Afritech a été mandatée par la Lonase pour superviser les opérations des sociétés de paris en ligne au Sénégal. Problème majeur : cette mission a été rémunérée avant même son démarrage effectif, une pratique qui suscite de lourdes suspicions de détournement et de gestion frauduleuse.
Plus grave encore, Afritech n’est pas un simple contrôleur externe et neutre : elle opère elle-même une plateforme de jeux en ligne, ce qui constitue un conflit d’intérêts manifeste. Une anomalie qui, selon des sources judiciaires, pourrait relever à la fois de la complicité et de la dissimulation d’activité illicite, dans un secteur aussi sensible que les jeux d’argent.
La DIC saisie, les arrestations se multiplient
En réponse au réquisitoire supplétif, le président du Collège des juges d’instruction a immédiatement saisi la Division des investigations criminelles (DIC). Cette dernière a été chargée d’exécuter les nouvelles mesures d’instruction, notamment l’arrestation du DG d’Afritech et potentiellement d’autres personnes citées dans le rapport d’audit.
Ces interpellations s’inscrivent dans le prolongement de l’affaire principale visant Lat Diop, ancien ministre des Sports et ex-DG de la Lonase, actuellement en détention depuis près d’un an. Il est poursuivi pour détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et extorsion de fonds portant initialement sur 8 milliards de francs CFA. Avec ce nouveau rebondissement, le dossier s’alourdit : un montant supplémentaire de 1,4 milliard de francs CFA fait désormais l’objet d’investigations, et les ramifications du scandale s’étendent bien au-delà de la seule personne de Lat Diop.
Un système bien huilé ou un enchevêtrement de négligences ?
Ce que révèle cette affaire, au-delà des responsabilités individuelles, c’est l’existence potentielle d’un système opaque de collusion entre la Lonase, des prestataires techniques et des opérateurs privés. Le fait qu’une société de jeux ait pu être sélectionnée sans mise en concurrence, qu’elle ait été payée à l’avance, et qu’elle opère dans le même secteur qu’elle est censée surveiller, interpelle les principes de bonne gouvernance les plus élémentaires.
La justice, par la voix du parquet financier, semble décidée à remonter toute la chaîne de responsabilités. Une enquête qui, selon plusieurs observateurs, pourrait encore faire tomber d’autres figures du monde des affaires et de la haute administration sénégalaise.
En attendant, l’étau judiciaire se resserre, et l’opinion publique, déjà ébranlée par les révélations initiales de l’affaire Lat Diop, observe avec attention cette cascade de rebondissements. Dans un pays où les appels à la transparence et à la reddition des comptes se font de plus en plus pressants, le traitement de ce dossier pourrait bien devenir un test grandeur nature de la crédibilité de la justice sénégalaise.
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