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Affaire COVID-19 : Aminata Assome Diatta entendue par la justice dans le sillage de l’incarcération de Mansour Faye

L’enquête sur la gestion controversée des fonds alloués à la riposte contre la pandémie de COVID-19 sous le régime de Macky Sall prend une nouvelle tournure. Ce mardi, Aminata Assome Diatta, ancienne ministre du Commerce, a été entendue par la haute cour de justice . Une audition cruciale qui intervient quelques semaines après l’incarcération de Mansour Faye, ancien ministre du Développement communautaire et beau-frère de l’ex-président Macky Sall.

Un rôle clé dans la gestion des denrées alimentaires

À l’époque des faits, Aminata Assome Diatta était chargée de coordonner l’approvisionnement et la régulation des denrées de première nécessité, un volet central du Programme de résilience économique et sociale (PRES) mis en place durant la crise sanitaire. Ce programme, doté de 1 000 milliards de francs CFA, visait à soutenir les ménages vulnérables, les entreprises, et à assurer la sécurité alimentaire des populations.

Selon les sources judiciaires, l’audition de l’ex-ministre du Commerce porte sur des marchés d’approvisionnement en denrées alimentaires, notamment le riz, le sucre, l’huile et le savon, qui auraient été attribués dans des conditions opaques, avec des écarts significatifs entre les prix réels et les prix facturés à l’État.

Les enquêteurs cherchent à établir dans quelle mesure Mme Diatta a validé, facilité ou ignoré des irrégularités, aujourd’hui mises en lumière par les rapports de la Cour des comptes et de l’Inspection générale d’État (IGE).

Des zones d’ombre autour des marchés publics

Le nom d’Aminata Assome Diatta avait déjà été cité dans le rapport d’audit de la Cour des comptes publié en 2023. Ce document pointait une série de manquements graves : absence d’appel d’offres, surfacturations, fournisseurs non habilités et retards dans la livraison des denrées, parfois jamais réceptionnées.

Certains de ces fournisseurs, dont plusieurs sont proches d’anciens dignitaires du régime, auraient empoché des milliards de francs CFA pour des prestations partiellement ou jamais exécutées. L’enquête judiciaire tente de reconstituer la chaîne de responsabilité, notamment à travers les signatures et les autorisations délivrées au niveau ministériel.

Une audition sous haute tension politique

Si l’ex-ministre ne fait pour l’instant l’objet d’aucune inculpation, son audition n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans une volonté affirmée des nouvelles autorités de solder les comptes de l’ère Macky Sall, en particulier autour de la gestion des fonds publics pendant la pandémie, période marquée par une absence de contrôle parlementaire en raison de l’état d’urgence.

L’affaire a déjà entraîné la chute de Mansour Faye, incarcéré pour détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux, et violation du Code des marchés publics. Son arrestation a provoqué une onde de choc dans le landerneau politique sénégalais, certains y voyant un signal fort envoyé par le président Bassirou Diomaye Faye dans son combat contre la corruption.

Une chose est sûre : l’affaire COVID-19, longtemps dénoncée sans suite concrète, est désormais entrée dans une phase judiciaire active, et d’autres anciens ministres pourraient bientôt être entendus.

Mariata beye pour sunugal 24

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