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Affaire des véhicules de l’Assemblée nationale : El Malick Ndiaye riposte par la voie judiciaire

Un nouveau front judiciaire vient de s’ouvrir dans le tumulte politico-médiatique qui entoure l’Assemblée nationale. Au cœur de la tempête, une plainte en bonne et due forme, déposée par le président de l’institution parlementaire, El Malick Ndiaye, contre deux figures bien connues du paysage médiatique sénégalais : les journalistes Bachir Fofana et Adama Gaye.

Selon des révélations exclusives du quotidien Libération, l’homme fort du perchoir a saisi la justice par l’entremise de son conseil, Me Bamba Cissé. La plainte, juridiquement charpentée, s’appuie sur des accusations de diffusion de fausses nouvelles et de diffamation, des infractions graves au regard de la législation en vigueur, particulièrement lorsqu’elles visent une haute autorité de l’État.

Une affaire sensible, des accusations lourdes

Les griefs reprochés à Bachir Fofana s’ancrent dans des déclarations retentissantes que ce dernier aurait faites au sujet d’un marché public relatif à l’acquisition de véhicules pour le compte de l’Assemblée nationale. Selon ses dires, ce contrat juteux aurait été attribué à un certain Cheikh Guèye, dont la réputation est déjà ternie par son rôle d’accusateur principal dans l’affaire sulfureuse du Tribunal de Pikine-Guédiawaye, dossier explosif où figure l’ancien ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall.

La reprise de cette allégation par un journaliste d’investigation tel que Fofana n’a manifestement pas été du goût du président de l’Assemblée, qui y voit une entreprise de déstabilisation fondée sur des insinuations infondées et nuisibles à son honneur ainsi qu’à la crédibilité de l’institution qu’il dirige.

Adama Gaye dans le viseur pour une publication Facebook

Quant à Adama Gaye, figure controversée mais influente de l’espace public numérique, c’est une publication sur sa page Facebook qui lui vaut aujourd’hui d’être poursuivi. Jugé diffamatoire, son propos aurait dépassé les limites de la liberté d’expression, franchissant le seuil du tolérable pour devenir, selon le plaignant, une atteinte directe à son image.

Cette judiciarisation d’un contentieux entre pouvoir législatif et presse relance une fois de plus le débat sur les équilibres délicats entre droit à l’information, liberté d’expression et respect de l’intégrité des institutions. Elle pose aussi la question, plus profonde, des mécanismes de transparence dans la gestion des deniers publics et l’attribution des marchés étatiques, domaine ô combien sensible.

Une bataille à suivre de près

En attendant les suites judiciaires que prendra cette affaire, une certitude s’impose : les relations déjà tendues entre une certaine presse critique et l’élite politique sénégalaise risquent de se crisper davantage. Entre accusations, contre-attaques judiciaires et climat de suspicion généralisée, le champ médiatique semble devenu, plus que jamais, un terrain miné où chaque mot peut valoir procès.

Reste à savoir si la justice, dans sa sagesse, saura trancher avec équité, en garantissant à la fois la protection des institutions républicaines et celle des droits fondamentaux des journalistes. Une équation complexe, dans un contexte national où la maturité démocratique reste en permanente épreuve.

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