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À Tianjin, Ousmane Sonko porte la voix d’une Afrique ambitieuse et d’un Sénégal stratège

Invité de marque du Premier ministre chinois Li Qiang, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a marqué les esprits au Forum économique mondial d’été — surnommé le « Summer Davos » — tenu à Tianjin, en Chine. Dans un contexte mondial tendu, son intervention, à la fois structurée et résolument offensive, a été saluée comme une percée stratégique pour la diplomatie sénégalaise et une mise en lumière assumée de l’Afrique dans la nouvelle ère de la coopération Sud–Sud.

Un discours à trois dimensions : local, bilatéral, global

En s’adressant à un parterre de décideurs politiques, de chefs d’entreprise et d’analystes internationaux, Ousmane Sonko a fait plus que représenter son pays. Il a présenté une vision, celle d’un Sénégal-pivot dans les dynamiques africaines, appuyé par une coopération pragmatique avec la Chine.

Au cœur de son message : la nécessité de redéfinir les termes du partenariat sino-africain. Fini le modèle unilatéral de dépendance ou de prêts à courte vue. Place à un partenariat “gagnant-gagnant”, basé sur des projets structurants et le transfert de compétences.

 Six priorités pour transformer le Sénégal

Sonko n’est pas venu avec des slogans, mais avec une feuille de route claire. Il a identifié six secteurs stratégiques comme leviers de croissance :

  • Les infrastructures, pour désenclaver les territoires

  • L’énergie, pour l’autonomie et l’industrialisation

  • Le numérique, pour rattraper le temps et créer des emplois

  • L’industrie, notamment agroalimentaire, pour transformer sur place

  • La santé, pour une souveraineté médicale

  • La pêche, ressource vitale et stratégique à encadrer durablement

Ces priorités s’inscrivent dans l’ambition de créer des zones économiques spéciales capables d’attirer des investissements à haute valeur ajoutée, avec l’appui d’une Chine déjà bien implantée sur le continent.

Coopération multi-niveaux : la méthode Sonko

L’approche du Premier ministre sénégalais est méthodique et multidimensionnelle. À l’échelle locale, il a engagé des discussions concrètes avec les autorités de la province de Zhejiang (Saouiang), ainsi que les municipalités de Changxing et Pékin, pour développer des partenariats décentralisés, particulièrement dans les domaines de la formation professionnelle, des technologies et de l’industrie légère.

Au niveau bilatéral, ses échanges avec les plus hautes autorités chinoises ont visé à consolider des relations diplomatiques déjà jugées excellentes, tout en les réorientant vers des accords plus équilibrés, transparents et à fort impact.

Enfin, sur le plan privé, une présentation économique coorganisée avec l’APIX (Agence nationale pour la promotion des investissements et des grands travaux) a permis de mettre en lumière les nombreuses opportunités qu’offre le Sénégal aux investisseurs chinois. Le message est clair : le pays est ouvert, stable, et prêt à accueillir des projets porteurs.

Un Sénégal qui assume son rôle régional

En prenant la parole à Tianjin, Ousmane Sonko n’a pas simplement défendu les intérêts sénégalais ; il a posé les bases d’un leadership africain réinventé, tourné vers la souveraineté économique, la coopération intelligente et la réciprocité des échanges.

Le Sénégal veut se positionner non plus comme un simple récipiendaire de projets, mais comme un acteur qui choisit, négocie et construit avec lucidité. Un cap ambitieux, dans un contexte où l’Afrique redéfinit ses alliances stratégiques.

Le mot de la fin ?
À Tianjin, Ousmane Sonko n’a pas seulement pris la parole : il a affirmé une méthode, une volonté politique et une nouvelle géographie des relations internationales. Pour le Sénégal, l’heure n’est plus à l’attente, mais à l’initiative.

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